La tribu des Noble

Romain Noble - -
« A l’époque où il a commencé l’escrime j’étais loin de me douter qu’il finirait aux JO ». Gilles, père de Romain Noble, n’y croit toujours pas. Pourtant, son fils sera bien sur la piste de l’ExCeL-North Arena dès ce mercredi (19h30) pour défendre ses chances au sabre et à l’épée. Pour convaincre le paternel qu’il ne s’agit pas d’un rêve, 18 membres de la famille de l’escrimeur réunie en véritable tribu l’ont accompagné à Londres.
Derrière ce voyage collectif, une organisation d’orfèvre : « On a tout prévu depuis le mois d’octobre dernier, confie Sabine, petite amie du Mérignacais. On a réservé sur Internet au fur et à mesure. » La joyeuse troupe se retrouve donc disséminée dans trois appartements à proximité de la station North Greenwich, une alternative plus économique que l’hôtel qui leur permet de se retrouver le soir pour « partager l’apéro » en attendant leur champion.
Maquillage, chants et drapeaux
Multiple médaillé européen et mondial, Noble ne participe qu’à ses premiers Jeux Paralympiques. Atteint d'une malformation congénitale, un spina bifida de la jambe et du pied, le maître d’armes du Sport Athlétique Mérignacais a seulement débuté l’escrime handisport en 2008. L’excitation est donc à son comble dans le clan de l’épéiste et sabreur tricolore. « Mon employeur, mes clients, tout le monde est au courant et va regarder, confie Benjamin, membre de la fratrie. Je leur ai dit que mon frère participait aux Paralympiques, que j’allais le supporter et qu’il devait regarder aussi. » Pour le reste de la famille également, manquer cet évènement était inimaginable : « On n’avait pas forcément prévu le budget mais il fallait le faire, c’était à côté (Londres, ndlr) », témoigne Gilles. Un sentiment partagé par Sabine : « On était obligé de venir. Londres, c’est à côté alors que Rio dans quatre ans ça fera loin. »
Salarié SNCF, Romain Noble a été dégagé de ses obligations professionnelles pour mettre toutes les chances de son côté. Au terme d’une préparation physique intense sur ses terres aquitaines, le Français est prêt. Poussé par toute une tribu peinturlurée, qui a même inventé un chant à sa gloire, le Girondin ne vise que l’or. Tant mieux, il aura du monde pour le fêter.