Lamy-Chappuis est le patron

Première médaille olympique pour Jason Lamy-Chappuis - -
Nombreux sont ceux qui se sont laissés submerger par le poids des Jeux olympiques alors qu’ils étaient les grands favoris. Ce dimanche, Ole-Einar Bjoerndalen a explosé au tir en sprint, lui pourtant le Monsieur Biathlon. Jason Lamy-Chappuis n’a pas encore le palmarès à rallonge du Norvégien mais en combiné nordique cette année, la planète est à ses pieds. Il est leader de la Coupe du monde et pratiquement assuré de soulever le globe de cristal en rentrant des Jeux. Il arrivait donc en terre canadienne, pas loin du Montana américain de sa famille, avec une grosse pancarte de favori dans le dos. Et malgré un instant de doute au départ du 10 kilomètres ski de fond, il a été le maître qu’on attendait : « C’est un grand » avouait Fabrice Guy, champion olympique à Albertville, après le titre de son élève. Meilleur sauteur à ski que fondeur, le Jurassien débutait moyennement sa journée avec une cinquième place au saut à ski.
Au bout de la ligne droite
Au départ du 10 kilomètres ski de fond, il s’élançait avec 46 secondes de retard sur un Finlandais. Rapidement, sept hommes se détachent dont le Français. Dans un final étourdissant, il dépose dans la dernière ligne droite l’Américain Johnny Spillane pour s’imposer du bout des skis : « J’en avais encore dans les jambes à l’entrée de la ligne droite. J’ai grappillé et ça a été l’explosion de joie » commentait Lamy-Chappuis à l’arrivée. Stakhanoviste du circuit de coupe du monde, le Français n’a fait l’impasse que sur une seule étape du cirque blanc alors que ses grands adversaires avaient choisi de se préparer à l’écart pour ces Jeux olympiques. On pouvait donc craindre un manque de fraîcheur. Mais au moment où l’histoire s’est écrite, au moment où il faut aller chercher au plus profond de ses ressources, JLC a sorti le grand jeu : « C’est le plus beau jour de ma carrière. Ce sont quatre années de travail récompensées » ajoute-t-il. Quatrième à Turin, il a mûri depuis cette désillusion pour devenir le patron de son sport et maintenant laisser une empreinte indélébile dessus grâce à ce titre olympique.