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Lamy-Chappuis, les secrets de son succès

Le Français a savouré sa médaille d'or au combiné nordique.

Le Français a savouré sa médaille d'or au combiné nordique. - -

Dix-huit ans après le dernier titre de Fabrice Guy à Albertville, Jason Lamy-Chappuis vient de hisser le combiné nordique tricolore en haut de l’Olympe. Retour sur les dessous d’un triomphe.

« My little bird ». Et si tout commençait par là, trois mots tendres glissés en anglais par sa grand-mère américaine ? Sacré dimanche champion olympique au combiné nordique, la star franco-américaine parle souvent de sa famille qui le suit régulièrement sur les manches de Coupe du monde comme lors des grands rendez-vous. « Mes proches sont venus, ma tante, ma grand-mère, elle m’appelle « My little bird (mon petit oiseau) », ça faisait longtemps que je ne les avais pas revu. C’est pour eux aussi que je fais ça. » Grand-mère, le papa Daniel, les copains de Bois d’Amont dans le Doubs, depuis qu’il a quitté le Montana à l’âge de quatre ans pour s’installer dans le Jura, Jason Lamy-Chappuis, aujourd’hui 23 ans, est un athlète accompagné par le cercle de ses proches.
D’un naturel discret, ce caporal de l’armée de terre, passionné de vol, a développé une approche tout en méthode de la compétition. Vainqueur de sa première épreuve en mars 2006 à Sapporo, dans la foulée d’une 4e place prometteuse aux JO de Turin, Lamy-Chappuis compte quatre ans plus tard vingt-neuf podiums et dix succès sur le circuit. Premier de la Coupe du monde de sprint en 2007, il accroche deux médailles de bronze aux Mondiaux en 2009, avant son sacre de dimanche, qui sonne comme une progression limpide.

Leader du classement général de la Coupe du monde cette saison, le globe de cristal lui est promis après Vancouver. Et quand ça ne veut pas sourire, comme ce fut le cas dimanche en saut, pourtant sa spécialité, où il termina cinquième, le combinard français garde son calme. « Il a sorti une course incroyable, lance Daniel, son père. Au niveau du saut, il n’a pas été chanceux. Mais au niveau du ski, ce qu’il a sorti ! Il a su gérer sa course, rester en attente et faire la ligne droite qu’il fallait. » Et le fils de confirmer. « Je n’y croyais pas au début du ski, j’essayais de penser au podium. Dans la dernière ligne droite, j’ai senti que j’étais plus rapide et je l’ai fait. L’arrivée dans le stade c’était comme être dans un chaudron. Ce sont quatre années de travail récompensées par cette course. »

Un champion olympique pour farter ses skis

Famille, méthode… Que manque-t-il d’autre à la recette de Flying Jason ? L’héritage. Fabrice Guy ou la passation de relais entre l’ancienne et la nouvelle gloire. A dix-huit d’intervalle, le champion d’Albertville et celui de Vancouver ne parlent que d’une seule voix. « Quand on teste ensemble, on ressent bien les choses, décrit à 41 ans, celui qui est devenu le patron de la cellule fartage des Bleus. On est toujours d’accord sur le type de skis à prendre. On est sur la même longueur d’onde. » Une solidarité qui irrigue l’ensemble du groupe France : « J’ai senti cet esprit tôt dans la saison et aux Jeux encore plus, c’était la famille olympique, ce n’était pas chacun pour soi. »

La rédaction - LC