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Lamy-Chappuis : « Pas digne d’un concours olympique »

Le Français n'a pu défendre au mieux ses chances lors de l'épreuve du saut à ski.

Le Français n'a pu défendre au mieux ses chances lors de l'épreuve du saut à ski. - -

Par la faute d’un règlement ambigu et de conditions météorologiques déplorables, Jason Lamy-Chappuis n’a pas pu défendre ses chances sur le grand tremplin. Il termine 18e et passablement furieux. L’Américain Bill Demong est champion olympique.

Ça grogne à Vancouver. Au cœur de la polémique, le saut à ski dans l’épreuve du combiné nordique. Ce jeudi, personne n’a compris pourquoi cette manche est allée à son terme. Les six derniers sauteurs se sont en effet élancés sous un déluge de neige et un vent très puissant. Problème : ces six derniers sauteurs étaient les meilleurs. Et parmi eux figurait Jason Lamy-Chappuis, médaillé d’or en petit tremplin et immense favori de l'épreuve. Reste que dans de telles conditions, le saut décevant du Jurassien à 113 mètres a non seulement anéanti toutes ses chances de médaille, mais il a surtout suscité l’incompréhension et même la colère dans le camp français : « Ce n’est pas digne d’un concours olympique, soupirait Lamy-Chappuis avant l’épreuve de ski de fond. On a l’impression d’être sur une Coupe de France. Partir avec plus de deux minutes de retard ensuite sur Gruber, c’est fini. Le titre olympique est foutu. » Le leader de la Coupe du monde terminera à une improbable 18e place…

Canu : « Du jamais-vu ! »

Auteur du meilleur saut dans le clan français (127 mètres), François Braud, 5e et premier français après le tremplin (14e au finish), reconnaissait que les conditions étaient meilleures au moment de son passage, mais qu’elles étaient loin d’être optimales. Même son de cloche chez Sébastien Lacroix, auteur d’un saut à 118 mètres : « Il faut avoir de la chance et tomber dans la bonne fenêtre », lâchait le skieur de Bois d’Amont.

Fabien Canu, le directeur de la préparation olympique française, ne décolérait pas non plus : « Je suis remonté. Bafouer à ce point l’équité sportive, c’est pratiquement du jamais-vu, c’est un non-sens complet. Les athlètes craquent. On les prive du rêve olympique. Il n’était pourtant pas difficile de faire mieux. On pouvait ressauter demain ou prendre en compte le saut d’entraînement de la veille. Avant les Jeux, la commission technique du combiné nordique avait demandé à ce qu’il y ait des compensations de faite sur les sauts dans ce genre de conditions. Ça été refusé par la Fédération Internationale de ski. » Pointée du doigt, la FIS devrait entendre parler encore quelque temps de cette épreuve du combiné nordique. Car cette polémique a fait passer la médaille d’or de Bill Demong au second plan, l’Américain ayant devancé son compatriote Johnny Spillane et l’Autrichien Bernard Gruber.

La rédaction