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Lavillenie : « J’étais prêt pour ça »

Renaud Lavillenie

Renaud Lavillenie - -

Champion olympique à la perche après avoir battu le record olympique (5,97m), Renaud Lavillenie ne réalise pas encore la portée historique de sa performance. Mais il confie ne jamais avoir douté, même lorsqu’il a failli passer à côté de l’or.

Renaud, vous ne devez plus toucher terre après ce titre olympique ?

J’ai les pieds sur terre. Ils sont sur le béton. Je ne sais pas si je réalise tout ce que j’ai fait. Quand je vais être tranquille avec mes proches, j’aurai sûrement plus conscience de l’ampleur du truc. J’ai fait un beau concours. Je suis tellement fier et ça fait tellement plaisir de réussir les plus gros championnats de la saison. Il n’y a plus qu’à attendre le reste. Prendre de bonnes vacances et se faire plaisir.

Champion olympique, la France attendait ça depuis 1996 et Jean Galfione, qu’on vous a vu étreindre avec beaucoup d’émotion à la fin de votre concours.

On s’est envoyé des messages hier soir. On est très complices. On attendait tous ça. On l’attendait tous mais c’était loin d’être gagné. Maintenant, ça y est, on a ramené la médaille en France. C’est la troisième à la perche. Ce n’est pas rien, dans une discipline extrêmement relevé. C’est juste un rêve qui se réalise.

Que se passe-t-il dans votre tête à 5,97m, c’est votre dernier essai et tout peut s’arrêter à ce moment-là…

Je sais que tout peut s’arrêter mais je sais que j’étais prêt pour ça. A ce moment-là, je n’ai qu’à faire quasiment la même chose que ce que j’avais fait précédemment. J’ai juste changé un paramètre : prendre un peu de levier. Je savais que j’étais capable de sauter très haut. Là, je l’ai prouvé même en ayant la pire pression du monde sur mes épaules. C’est un concours de circonstances qu’on n’a pas forcément envie d’avoir mais quand on le réussit, c’est juste magique.

« Le rêve de tout le monde »

Vous étiez au bord du gouffre. Si la barre retombe, vous faites troisième encore une fois…

Je ne sais pas. Je n’ai pas envie de penser à ça. Franchement, les images négatives, elles sont à des kilomètres de ma tête. J’ai juste envie de passer au moment où je retombe sur le tapis et que je sais que je suis champion olympique.

Vous dites que c’est un rêve qui se réalise.

C’est le rêve de tout le monde. Il y a des millions et des millions de personnes qui rêvent d’être champion olympique. Je ne sais pas combien il y a de perchistes au monde mais je vis le rêve de millions de personnes. Et ça, c’est exceptionnel.

A qui avez-vous envie de la dédier cette médaille ?

A tellement de personnes. Mon père, ma copine, mon frère. A tous mes proches. Mon entraîneur, avec qui ça a été un gros challenge. On a souvent été critiqué et là, on prouve à tout le monde entier qu’on a réussi. C’est tellement agréable de le faire. Et puis aussi à tous les proches qui m’ont soutenu. Même quand beaucoup me descendaient, ils étaient toujours là derrière moi. C’est aussi à eux que je la dois.

Propos recueillis par Pierrick Taisne