Le calvaire de Marion Rolland

La skieuse des Deux-Alpes a chuté après seulement quatre secondes de course lors de la descente olympique. - -
Depuis mercredi soir, la vidéo tourne en boucle sur la toile. Dans le rôle principal : Marion Rolland. Concentrée dans le portillon de départ, la skieuse des Deux-Alpes se lance à l’assaut de la descente féminine. Et chute de manière incompréhensible… quatre secondes plus tard ! Sans avoir eu le temps de franchir la première porte. Une scène digne d’un bêtisier que les internautes se repassent en boucle. « Marion Rolland, la buche la plus rapide des JO », « Marion Rolland, tu nous a fait vivre un beau mais court moment », en quelques heures des groupes moqueurs se créent sur les sites communautaires.
Laurent Chrétien, l’entraîneur de l’équipe de France de vitesse, espérait que la séquence ne fasse pas le tour du monde. Trop tard. La Française est devenue, bien malgré elle, une star du web. « C’est difficile à accepter parce que c’est en poussant sur les bâtons, avant même d’atteindre la première porte, juge notre consultante Christel Pascal. C’est une petite chute pour une épreuve comme la descente. »
Vuillet : « Elle est dépitée »
Une petite chute aux lourdes conséquences. Après quelques examens, le diagnostic tombe comme un coup de massue : rupture des ligaments croisés du genou gauche. Saison terminée. Adieu les JO. Marion Rolland, qui a déjà connu pareille blessure il y a deux ans, est sous le choc. « Elle est dépitée. Forcément, lâche Jean-Philippe Vuillet, le responsable de l’équipe de France féminine. C’est une grosse déception. Pour elle, c’est déjà la fin des Jeux alors qu’elle s’était bien préparée. Là, elle pense à tout ce qui va lui arriver. Les mois de rééducation. Une éventuelle opération. Je lui ai conseillé de ne pas y songer tout de suite. Il faut laisser un peu de temps afin d’y voir plus clair. »
Histoire de comprendre aussi ce qui a pu se passer en haut de la piste de Vancouver. Interrogée après coup, Marion Rolland elle-même ne parvenait pas à l’expliquer. « Dans sa tête, c’est confus. Elle dit qu’elle a ressenti une douleur. Mais elle a du mal à bien savoir à quel moment ça s’est produit, raconte Vuillet. Ce genre de chose est extrêmement rare. Très souvent, ça passe inaperçu parce qu’on se rattrape. Là, elle n’a pas pu le faire. » Et en l’espace de quatre secondes, son rêve olympique a viré au cauchemar…