Le CIO déclare la guerre aux paris illégaux

Le CIO a déclaré la guerre aux paris illégaux - -
Le message à l’issue de la séance de travail, qui sera suivie d’un second rendez-vous dans les prochaines semaines, tient en quatre mots : la situation est préoccupante. « Les paris illégaux sont en plein essor, a déclaré manifestement soucieux le président du CIO, Jacques Rogge, il y a un sentiment d’urgence. »
Avec les JO de Londres dans le viseur, dans un pays, la Grande-Bretagne, connue pour la vitalité de son économie des jeux et paris en ligne, le mouvement sportif n’a plus de temps à perdre. Le marché occulte des paris illégaux génère plus de 100 milliards d’euros de revenus annuels. Si les parieurs privilégient les sports populaires, comme le football, le tennis ou le cricket, ce ne sont pas forcément les compétitions majeures qui sont prises pour cibles. « Les parieurs illégaux préfèrent les catégories inférieures moins encadrées et moins médiatiques », prévient le patron du CIO. Et de poursuivre : « Il n’y a pas de sanctuaires, il suffit d’avoir de l’internet haut-débit, tous les pays sont concernés. »
D’autant que la libéralisation tardive du marché des paris n’a pas encore permis aux gouvernements d’adapter leurs législations nationales. A Lausanne, seules la France (la ministre des Sports Chantal Jouanno et l’ancien ministre Jean-François Lamour), l’Angleterre, l’Australie et la Suisse avaient envoyé des représentants. « Il faut étendre ce noyau dur à d’autres pays », plaide le Belge. La présence de nombreux officiels de l’Union européenne, dont le ministre français du marché intérieur et des services Michel Barnier, a pu témoigner de la gravité de la situation.
« Une menace pour le sport »
Face à l’état d’urgence, un groupe de travail tripartite (mouvement sportif, gouvernements, sociétés de paris en ligne) va être mis sur pied. Sa première mission sera de choisir le cadre juridique du combat à mener. Le principe d’une coopération informelle, animée par les échanges intergouvernementaux, avec l’appui d’Interpol, semble avoir la faveur des protagonistes, abandonnant l’idée d’une nouvelle structure (du type de l’Agence mondiale antidopage) ou d’une convention des Nations-Unies (comme celle de l’Unesco relative à la lutte antidopage). Interrogé s’il craignait pour l’avenir du mouvement olympique, Rogge ne s’est pas caché : « Je crains pour l’avenir du sport ! »