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Le CIO enfonce Annecy

Le rapport de la commission d'évaluation du CIO de la Suédoise Ludmilla Lindberg a souligné les faiblesses de la candidature française

Le rapport de la commission d'évaluation du CIO de la Suédoise Ludmilla Lindberg a souligné les faiblesses de la candidature française - -

Le rapport de la commission d’évaluation du CIO, publié ce mardi, épingle les faiblesses de la candidature française (transports, logement, adhésion populaire). A deux mois du vote, c’est un mauvais coup, alors que Pyeonchang paraît plus que jamais favorite.

On savait Annecy 2018 handicapée par un budget insuffisant et par un lobbying international tardif, mais on croyait son dossier technique à l’abri des critiques. Surtout après l’optimisme né de la visite de la commission d’évaluation en février. Le rapport du comité international olympique sur les trois villes candidates (Annecy, Munich et Pyeongchang), rendu public mardi matin, épingle pourtant les insuffisances du projet savoyard. Principal faiblesse : les temps de transports en raison de l’éclatement des installations.
Un an après avoir recadré Annecy 2018 pour l’éclatement de ses sites sportifs, le CIO insiste cette fois sur la dispersion des villages olympiques. « Les quatre villages olympiques seraient relativement dispersés. En conséquence, les CNO (comités nationaux olympiques) seraient confrontés à des défis, notamment en termes d'opérations et de transport. » Même constat pour l’hébergement, Annecy proposant 25 500 chambres dans 533 établissements quand Munich et Pyeongchang présentent un réseau compact (respectivement 268 et 46 hôtels). « La dispersion des logements et le nombre d’établissements que cela implique entraîneraient des difficultés sur les plans opérationnel et financier pour les divers groupes de clients », avertit le CIO. « On fait le pari d’une montagne à taille humaine avec un parc hôtelier existant », répond Jean-Luc Rigaut, maire d’Annecy. Voire, le rapport relève aussi la faiblesse du soutien populaire des habitants d’Annecy : 51% contre 60% pour Munich et 92% pour Pyeongchang.

Annecy 2018 scotché à la 3e place

Les têtes pensantes d’Annecy 2018 préfèrent parler de « fragilités ». Coquetterie de langage qui ne masque pas la réalité. A moins de deux mois du vote du CIO, le projet français est toujours bloqué à la troisième place. Les deux mois d’ici Durban s’annoncent difficiles, et la présentation prévue le 18 mai à Lausanne devant les membres du CIO prend des airs de numéro de prestidigitateur. « On a deux mois très intenses, on est très excités et on peut l’emporter en faisant la différence à Lausanne et Durban », déclare le patron de la candidature, Charles Beigbeder.

Louis Chenaille (avec V.S., E.J.)