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Le jour de gloire de Déborah Anthonioz

La Française a réalisé la plus belle performance de sa carrière en décrochant l'argent en snowboardcross

La Française a réalisé la plus belle performance de sa carrière en décrochant l'argent en snowboardcross - -

A 31 ans, la Française a remporté la médaille d’argent du snowboardcross mardi à Cypress Mountain. Une performance inattendue pour la doyenne des Bleues, surtout habituée aux blessures depuis le début de sa carrière.

C’était sa dernière grande compétition. Son ultime défi. Et elle ne l’a pas manqué. A 31 ans, Déborah Anthonioz est devenue vice-championne olympique de snowboardcross. Une consécration pour la native de Thonon-les-Bains, dont la carrière a longtemps été minée par les blessures. « Je ne réalise pas encore ce qui se passe. C’est trop beau pour être vrai. J’étais incroyablement calme avant les courses. Je n’avais aucune pression. Je pense que c’est ce qui m’a souri. »

Même son compagnon, Benoît Prato, venu la soutenir à Vancouver, n’en revient pas. « C’est un truc de fou. Avant la finale, je l’ai senti détendue. C’est rare. A la base, elle est très nerveuse. Mais aujourd’hui, c’était son jour. Elle était portée par l’envie de gagner. » L’envie de prouver enfin ses qualités. Histoire d’oublier toutes ces années de galère. « Si j’ai continué après les Jeux de Turin (où elle a terminé dixième en 2006 ndlr), c’était pour décrocher cette médaille, savoure-t-elle. J’ai vécu pas mal de blessures et de moments difficiles dans ma carrière. Donc aujourd’hui je suis vraiment heureuse. »

Le destin de Déborah Anthonioz aurait pu basculer en 1998, lorsqu’une grave blessure la prive de ses premiers JO à Nagano. Durant plusieurs années, elle doit renoncer à la glisse. Elle pense même arrêter sa carrière. Jusqu’à ce que l’ESF (école du ski français) ne fasse appelle à elle pour un remplacement… De retour sur les pistes, celle qui partageait sa chambre avec Karine Ruby à l’IUT d’Annecy, retrouve ses sensations. Et enchaîne les sorties encourageantes.

Son compagnon : « C’est une battante »

En 2004, elle termine même deuxième du classement général de la Coupe du Monde. Malheureusement, ses pépins physiques freinent sa progression. Et l’empêchent de garnir un palmarès vierge de trophée majeur. Jusqu’à cette journée de rêve à Cypress Mountain. « Le snowboard c’est sa vie, explique son compagnon. Depuis qu’elle est gamine, c’est ce qui la porte. C’est une battante. Elle déteste perdre. Même aux jeux de sociétés ! »

Très attachée à sa famille, « Débo » aime par-dessus tout faire plaisir aux autres. Parfois trop. « On lui dit souvent d’être plus égoïste », sourit Benoît Prato. Chef de file d’une jeune équipe de France, elle s’épanouit dans son rôle de grande sœur. « C’est une fille assez réservée. Mais elle s’entend bien avec ses coéquipières », témoigne son entraîneur Guillaume Alix. Après Vancouver, Déborah avait prévu de ranger sa planche. Définitivement. Mais l’ivresse du succès pourrait bien bouleverser ses plans. « Ça m’a donné la pêche, glisse-t-elle. Du coup, j’ai envie de repartir pour une saison. » Et plus si affinités ?

La rédaction - A.J. avec F-X de C. à Vancouver