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Le retour triomphal des héros

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Au lendemain de la fin des JO de Londres, les athlètes français ont reçu un accueil grandiose ce lundi par des milliers de personnes sur les Champs-Elysées. Émus, les héros de Londres sont restés sans voix devant ce rassemblement populaire.

Il y eut bien sûr l’équipe de France de football après sa Coupe du monde 1998 et le Championnat d’Europe en 2000. Mais jamais, les Champs-Elysées n’avaient autant vibré pour une délégation olympique. Ce lundi, une centaine d’athlètes français médaillés ou non ont défilé en véritables héros sur la plus grande avenue du monde à bord de trois bus impériaux. Depuis la gare du Nord où ils sont arrivés à 16h17 jusqu’aux Champs, les stars des JO de Londres ont été accompagnées par une énorme foule. Un accueil autant impressionnant qu’inattendu pour des champions devenus vulnérables face à l’émotion suscitée par ce rassemblement hallucinant initié par le sponsor de l’équipe de France olympique. « Je n’ai jamais vu ça, souffle Teddy Riner, champion olympique de judo pourtant difficilement ébranlable. Ça donne envie de retourner aux JO. Il y avait une foule infernale sur les Champs. »

Au rang des champions particulièrement attendus : les handballeurs, les basketteuses, Teddy Riner ou encore Renaud Lavillenie ont été plébiscités. Tony Estanguet, champion olympique pour la 3e fois, a affiché un large sourire. A l’instar de nombreux sportifs équipés de caméras, d’appareils photo ou de leurs portables, le céiste n’a pas manqué une seule seconde de ce défilé déjà historique. La moins connue Delphine Réau-Racinet, médaillée de bronze en fosse olympique, a aussi pleinement profité de cette notoriété très rare au tir. « On vivait déjà un rêve à Londres et c’est encore plus fou, lâche Edwige Lawson-Wade, médaillée d’argent avec les basketteuses. On chante et on danse avec les gens. On nous reconnaît, on nous appelle par nos prénoms. Il y a même des demandes en mariage ! »

Dumerc : « On est accueilli comme des rock stars »

Il y a quatre ans au retour de Pékin, les médaillés, pourtant plus nombreux (41 contre 34 à Londres), avaient paradé en catimini. L’éloignement avec la Chine et la fatigue avaient douché les retrouvailles. La proximité de Londres a tout changé. « On ne s’attendait pas ça. Tout le monde criait et nous disait « merci », s’émeut Lucie Decosse. J’étais dans le bus avec pas mal de handballeurs et des personnes qui étaient déjà là il y a quatre ans. Ce n’était pas du tout comme ça. » A la descente du bus, les honneurs se sont poursuivis chez l’équipementier des Bleus. Chaque médaillé a été invité à laisser son empreinte de pied pour entrer un peu plus dans la postérité. A la manière de Hollywood Boulevard.

« C’est une reconnaissance, savoure Mahiedine Mekhissi. Ça fait plaisir de voir que tous nos sacrifices en valent la peine. On ne va jamais oublier ces moments. » « C’est une ambiance de malade. On est accueilli comme des rocks stars, jubile Céline Dumerc, fraichement maquillée pour masquer deux longues nuits de fête. On savait qu’on avait suscité pas mal d’engouement mais on ne savait pas à quoi s’attendre. » Renaud Lavillenie, bien escorté par des Experts toujours fêtards, abonde : « Il y a de quoi se sentir petit. Je suis obligé de sortir protégé sinon je ne fais pas un mètre sans la cohue. » « Pour moi, c’est le plus beau titre de ma carrière », conclut même Jérôme Fernandez, multi titré en handball.

Nicolas Couet avec RMC Sport