Le rêve fou des curleurs français

Richard Ducroz est le lanceur de l'équipe de France - -
L’équipe de France de curling, c’est peut-être ce qui ressemble le mieux à l’esprit olympique. Des copains, tous amateurs et issus du même village : Letour, près d’Argentière, qui vont aux Jeux, grâce à des bouts de ficelles et un budget minuscule, pour assouvir leur passion.
Jan-Henri et Richard Ducroz, Thomas Dufour, Tony Angiboust et Raphaël Mathieu composent cette équipe de bric et de broc, qui entrera en piste ce mardi au Centre olympique de Vancouver face à la Chine (19 heures). « Certaines nations nous jalousent parce que le championnat de France est plus facile que le leur, explique Thomas Dufour, capitaine de l’équipe. Mais beaucoup reconnaissent nos sacrifices. »
Entre budget modeste et démarche auprès des sponsors, rien n’est simple. Il faut toujours jongler, quitte parfois à rester loin de sa famille pendant des semaines. « Mes proches acceptent ça, raconte Jan-Henri Ducroz. Mais ces derniers temps, ça a été beaucoup plus dur. Depuis le mois d’août, je ne suis pas retourné chez moi »
« S’ils font leur pierre… »
Mais la passion fait taire les frustrations familiales. « Il y a des moments difficiles. Mais la plupart du temps, c’est que du bonheur », poursuit Richard Ducroz, barman dans la vraie vie. Les moments de camaraderies prennent le dessus. « Il y a plus d’avantages que d’inconvénient, reconnaît Thomas Dufour. Tout se gère sainement. »
Devant tant de sacrifices, tous ont la volonté de réussir leurs JO et pourquoi pas rafler une médaille. « Ils ont beaucoup progressé dans la cohésion et la préparation mentale, analyse André Ferland, l’entraîneur canadien, débauché par la Fédération Française. S’ils font leur pierre, tout devient possible ».