Le secret du succès des Français

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La jeunesse triomphante
Les retraites conjuguées de Florence Baverel-Robert et de Raphaël Poirée en 2007 faisaient planer le doute sur l’avenir d’une discipline qui ne compte pas plus de 300 licenciés en France. Les jeunes pousses ont levé tous les doutes en trois jours. Bronzée sur la poursuite, Marie-Laure Brunet (21 ans) a confirmé tout le talent que promettaient ses deux titres planétaires en juniors il y a trois ans. Avec Marie Dorin (23 ans), parée d’un métal identique sur le sprint, elle a pris le relais d’une Sandrine Bailly (30 ans) beaucoup plus attendue mais décevante. Même constat chez les hommes où Vincent Jay (24 ans) a volé la vedette au porte-drapeau Vincent Defrasne (32 ans) et aux frères Fourcade. « Il faut se sortir de la tête qu’il peut être trop tôt pour percer, estime le directeur sportif du biathlon Christian Dumont. On en a la preuve éclatante aujourd’hui. » Prochain démonstration ce soir avec le 15 km hommes et le 20 km dames ?
La spirale du succès
Depuis la médaille de bronze surprise de Marie Dorin dès le premier jour, un vent de folie parcourt le clan tricolore. « Une performance d’entrée permet de faire tomber la pression de tout le monde. Ça valide beaucoup de choses : le travail technique, physique, sur les skis, décrit Lionel Laurent, l'entraîneur des biathlètes françaises. Il faut encore mettre quelques coups de bourre mais ça se détend, ça rigole. Il reste juste ce qu’il faut de stress et ça aide évidemment à faire des résultats. »
La solidarité des « nordiques »
Biathlon, ski de fond, combiné nordique, les trois disciplines se nourrissent mutuellement à Whistler. Les techniciens se sont ainsi réunis à maintes reprises depuis leur arrivée au Canada pour appréhender au mieux le terrain et faire les bons choix de matériel. « Nous avons des discussions quotidiennes, ce qui n’était le cas avant, explique Gilles Marguet, un des entraîneurs du biathlon féminin. Il ya un gros échange de connaissances et d’expérience. Tout ça créé un état d’esprit incroyable. Il y a la volonté de vivre une histoire commune au sein de la maison bleue. » Symbole de cette entente, Marie-Laure Brunet a décroché sa médaille de bronze chaussée des skis de Karine Philippot, fondeuse de l’équipe de France.
Les bienfaits de la « structureuse »
Tout ce petit monde partage également les bienfaits de la « structureuse », cette machine trimballée à grands frais au-dessus de l’Atlantique, qui offre à chacun des skis sculptés à la perfection. Après les quatre médailles du biathlon et l’or de Lamy-Chappuis sur le combiné, il n’a manqué que quatre secondes à Vincent Vittoz, sur le 15 km, pour ouvrir le compteur du fond. Mais ces Jeux de toutes les (bonnes) surprises sont encore loin d’être terminés.