Les Bleues à la table des grandes

Isabelle Yacoubou - -
Un magnifique cadeau. Jouer les Etats-Unis en finale des Jeux Olympiques, c’est toucher du doigt l’excellence, affronter le modèle de jeu ultime, s’approcher des étoiles, qu’elles s’appellent Diana Taurasi ou Kobe Bryant. Seules deux équipes de France masculines ont eu cet honneur, en 1948 et en 2000. Céline Dumerc et sa joyeuse bande de « braqueuses » vont elles aussi se frotter au « maxi best of » de la balle orange, ce samedi soir à Londres (22h heure française). Héroïques en quarts de finale, phénoménales en demies, les Bleues ont l’assurance de monter sur le podium après le match. Ce sera, théoriquement, sur la deuxième marche, derrière des Américaines à la recherche d’un septième sacre, qui serait le cinquième consécutif.
Et pour les Bleues, la médaille d’argent est d’ores et déjà une performance exceptionnelle, historique. Elles pourraient donc aborder ce huitième et dernier rendez-vous des JO la fleur au fusil, en se préparant à faire la fête. Elles le méritent tellement. Mais ce n’était pas vraiment leur intention après leur large victoire face à la Russie (81-64). Aucune d’entre elles n’avait peur de la puissance, de la vitesse, de l’expérience et de la longueur de banc des Américaines. « Ça risque d’être très, très compliqué, reconnaissait Endy Miyem. Mais rien n’est impossible ! Tout le monde a vu notre envie, toute la niaque qu’on peut avoir, le cœur qu’on met dans nos matchs. Donc on ne sait jamais. Je ne m’interdirais pas d’avoir la médaille d’or ! »
Yacoubou : « On va le jouer à fond »
Jeudi soir, elles étaient fières d’elles autant que l’étaient leurs supporters. Mais elles étaient quand même bien perchées, ivres de bonheur. C’est peut-être ce qui explique que tous les exploits étaient envisageables, même le plus grand de toute l’histoire du basket français. « Ce n’est que du bonus, estimait ainsi Edwige Lawson. On ne va pas s’arrêter là. On va essayer de les battre. On ne va pas y aller juste pour faire le match. On sait que c’est la meilleure équipe du monde. Mais on n’a rien à perdre, tout à gagner. » « On est en finale, poursuivait Isabelle Yacoubou. Que peut-il nous arriver de mieux ? Un France - Etats-Unis, sans pression en plus… On va le jouer à fond. On est quand même des compétitrices. On veut tout le temps gagner. »
Après tout, comme les USA, les Bleues se présentent avec 7 victoires en 7 matchs, sont presque aussi grandes (1m86 contre 1m83 en moy.) et ont dans leurs rangs une candidate au titre de MVP, Céline Dumerc. Mais au petit jeu de la comparaison, les Etats-Unis écrasent tout ou presque. Et leurs sept rencontres, les Américaines les ont gagnées avec une marge moyenne de 34 points. Ce sont les Australiennes, que les Bleues ont battu en première phase (74-70), qui ont le mieux résisté (86-73), en demie, grâce aux géantes Lauren Jackson et Liz Cambage. Mais les Américaines ont quand même gagné pour la 40e fois consécutive aux JO ! « Il faudra 12 braqueuses à 150% et de la chance à 1 million de % mais on est prêtes pour ça » confiait, dans un énième éclat de rire, Isabelle Yacoubou. « A cœur vaillant rien d'impossible », parait-il. Celui des Bleues bat si fort…