Les Bleus déjà dans les starting-blocks

Teddy Riner - -
Les Jeux de Londres, c’est dans 100 jours exactement et il y a ceux pour qui, à l’image de Jo-Wilfried Tsonga, rien n’est encore acquis. Pointe d’appréhension pour le n°5 du tennis mondial. « J’espère que j’y serai. Je touche du bois. La dernière fois (à Pékin), j’étais sûr d’y aller et j’ai regardé les Jeux dans un lit d’hôpital... » Pour d’autres, ces 100 jours vont être mis à profit pour effectuer les ultimes réglages. « On fait en sorte pour que tous les voyants soient au vert », souligne le pistard Grégory Baugé, triple champion du monde de vitesse individuelle. Pour lui comme pour la plupart des sportifs olympiques, il faut poursuivre l’effort, ne surtout pas relâcher la préparation.
« A chaque fois, on se dit qu’une nouvelle marche est franchie, raconte Camille Muffat, principale chance de médaille pour la natation féminine. Il reste peu de temps. Les quelques fois où je vais être fatiguée, il ne faudra pas lâcher parce qu’une fois aux Jeux, je ne veux pas avoir de regrets. » Même credo pour Teddy Riner, quintuple champion du monde de judo : « Je me dis que ça peut être magique et que pour y arriver, il faut travailler dur. C’est la dernière ligne droite ! Il ne faut rien lâcher ! »
Estanguet excité comme un jeune premier
Mais qu’en pensent ceux qui s’apprêtent à tirer leur révérence ? Plénitude pour Alain Bernard, le champion olympique du 100 m nage libre : « C’est la fin d’une aventure sportive hors norme. Derrière, il y a énormément de travail. Il y a des hauts et des bas, c’est un mélange qui rend l’expérience unique. Ça va s’arrêter. C’est très reposant. » Excitation de jeune premier pour Tony Estanguet, bientôt 34 ans, double champion olympique en canoë monoplace, porte-drapeau à Pékin, et miraculé des sélections françaises. « J’ai envie de me laisser un peu porter, glisse-t-il. Il y a un grain de folie dans cette équipe de France qui est assez jeune. C’est un peu comme si c’était mes premiers Jeux. »
Mais pour tous, Londres, c’est du XXL. « Extraordinaire (Tsonga) », « Emerveillement (Karabatic) », « Objectif de l’année (Baugé) », « Un rêve (Parker) »… Il n’y en a qu’un, toujours aussi désarmant d’insouciance, qui se fiche comme de sa première paire de pointes de ces J-100. Christophe Lemaitre, double médaillé aux derniers Mondiaux d’athlétisme. « Que ce soit J-100 ou J-2, c’est pareil, c’est un jour comme un autre. L’objectif, c’est le Jour J. » Pas faux…