Les Bleus veulent sortir de l’anonymat

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Galère, débrouille, persévérance : ce sont sans doute les mots qui reviennent le plus dans les propos de l’équipe de France de snowboard parallèle. Ils sont quatre, Camille de Faucompret, Nathalie Desmares, Mathieu Bozzetto et Sylvain Dufour, à entrer en piste ce vendredi. C’est presque un euphémisme de le dire, le chemin jusqu’à Cypress Mountain a été rude.
Méconnus du grand public, boudés des sponsors qui préfèrent les spectaculaires halfpipe et snowboardcross, il est bien difficile pour les snowboardeurs parallèles d’exister. « Les hockeyeurs et les patineurs ont l’habitude de jouer dans des salles combles. Nous, ce n’est pas le cas. On a trois papa-mamans en bas de la piste, même sur les étapes de Coupe du monde », se désole Nathalie Desmares. Les budgets – 16 000€, dixit Camille de Faucompret – sont serrés. Si la Fédération finance la moitié de leurs dépenses, la plupart ont une activité professionnelle. Il faut donc jongler, quitte à sacrifier des épreuves. Mais le virus de la compétition est trop fort. « J’ai arrêté pendant deux ans, confie Desmares. Je ne pensais jamais revenir. Je suis retourné à la Coupe de France. Et je me suis dit que j’avais ça dans la peau. C’est mon truc ! »
Le coup de projecteur, certes éphémère, des Jeux est une chance pour sortir de l’anonymat. « J’ai deux titres de vice-champion du monde, mais je ne suis pas reconnu, regrette Sylvain Dufour. Avec une médaille, ça sera plus facile. Ça apporte des médias, des sponsors. » Un podium peut également constituer un jackpot financier non négligeable. La pression ? « Non, je ne fais pas ça pour avoir une reconnaissance médiatique, récuse Camille de Faucompret. Ça ne me met pas plus de stress que ça. C’est la seule course médiatique à notre portée. Quelque part, ce n’est pas une course à rater. Il faut donner le meilleur de soi-même. » Et la récompense sera enfin au bout...