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Les cinq travaux d’Assoumani

Arnaud Assoumani

Arnaud Assoumani - -

Engagé sur quatre épreuves aux Jeux Paralympiques, Arnaud Assoumani mène un autre combat en dehors de la piste. Le médaillé d’or du saut en longueur à Pékin veut changer la vision du handicap en se mêlant aux compétitions de valides.

Triple saut, saut en longueur, 100m et 4x100m. Tel est le programme chargé d’Arnaud Assoumani, athlète français handicapé de l’avant-bras gauche, aux Jeux Paralympiques. Sacré au saut en longueur à Pékin il y a quatre ans, le natif d’Orsay, qui avait été agressé et s’était fait voler sa prothèse au mois de juillet, ne se fixe aucune limite. « Je trouve normal qu’en tant que sportif de haut niveau, j’aie des objectifs élevés qui me fassent avancer, indique-t-il. Je suis très ambitieux mais aussi réaliste dans ceux que je me fixe. J’ai beaucoup travaillé sur ma prothèse et j’essaie chaque année d’améliorer un secteur que ce soit la nutrition, ma préparation physique… »

En dehors du tartan également, le garçon affiche une détermination à toute épreuve, notamment pour changer la vision de la société sur le handicap et les différences en général. « J’essaie de faire passer un message, en cassant les clichés qu’on a par rapport au handicap en France tout en faisant évoluer la vision sur les discriminations en général. » Outre son activité sur les réseaux sociaux, où il milite pour que le handisport soit plus médiatisé, le recordman du monde du saut en longueur dans sa catégorie avec un bond à7,91 m a lancé un grand concours de design pour sa prothèse. Le thème : « Super héros et Comics ». Pour banaliser un peu plus encore le handicap.

Il pense à Rio

Son ambition sportive est évidemment marquée par cette lutte. « Je vous montre que j’ai un handicap, que ça va être plus difficile de se qualifier mais je vais le faire et y arriver » détaille-t-il, en référence à son désir avoué mais avorté de participer aux Jeux Olympiques de Londres au milieu des valides. Une vilaine blessure au talon d’Achille cette saison l’a en effet empêché de défendre ses chances de qualification pour le grand rendez-vous planétaire. En 2010, il était parvenu à décrocher la médaille de bronze aux championnats de France de saut en longueur valide. Une performance et un rêve qui l’incitent à se projeter vers les Jeux de Rio en 2016. « Dans quatre ans, j’ai envie d’y être. Je suis fort mais je n’arrive pas à exprimer totalement ce dont je suis capable, ce qui est très frustrant. » Arnaud Assoumani, futur Oscar Pistorius ?

Jérôme Carrère avec Camille Gelpi