Les JO à Londres, c’est flou !

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Les vieux bousculés par la jeune garde
Usain Bolt et Michael Phelps pourraient être les superhéros de ces XXXes Jeux Olympiques s’ils parviennent à battre une concurrence de plus en plus pressante. Le Jamaïcain, auteur d’un triplé à Pékin (100 m, 200m et 4x100m), détenteur des records du monde sur 100m et 200m, veut faire mieux que Carl Lewis en 1984 et 1988 en conservant ses titres. Il devra pour cela dominer son compatriote Yohan Blake, meilleur performeur mondial (9’’75) et vaincre ses problèmes de dos, comme l’a révélé RMC Sport jeudi.
De retour aux affaires, le nageur américain aux 16 médailles vise le record absolu de la gymnaste russe Larisa Latynina avec 18 breloques. Il devra être meilleur que son compatriote Ryan Lochte, qui a profité de l’intermittence du maitre ces dernières années pour s’installer. De son côté, la « Tsarine » Elena Isinbayeva n’a pas fait mieux que 4m75 cette saison, loin de son record du monde (5m05), et rien ne dit qu’elle remportera un troisième titre après ceux d’Athènes et Pékin. Le doute plane aussi sur l’Ethiopien Kenenisa Bekele, double champion olympique en 2008 à Pékin (5000m et 10 000m), et qui ne disputera que le 10 000m à Londres. A l’inverse, Magnussen, Franklin ou encore Schmitt (natation), Rudisha, Meritt, James et Eaton (athlétisme) pourraient sonner l’avènement de la jeune garde.
La sécurité en croisant les doigts
Les cafouillages des dernières semaines ont semé le doute sur la capacité des organisateurs à présenter un dispositif étanche face aux menaces terroristes. L’armée a dû envoyer plus de mille soldats à la hâte pour pallier les loupés d’une société de vigiles privée. La Grande-Bretagne a mobilisé 40 000 personnes pour assurer la sécurité. Les déclarations des autorités israéliennes, évoquant un risque terroriste sur leur délégation, n’ont fait que rajouter à l’inquiétude, 40 ans après le drame de Munich. Les attentats du 7 juillet 2005, qui avaient pris pour cible les transports publics londoniens (56 victimes), sont dans toutes les mémoires. Londres, diplomatiquement allié fidèle de Washington, est la bête noire de nombreux pays.
Les transports sur un fil
On le savait et ça s’est vérifié. Les transports publics de la capitale anglaise, vétustes et déjà très sollicités en temps normal, sont au point de rupture. L’ouverture de 45km de voies express réservées à la famille olympique depuis mercredi n’a fait qu’augmenter la pression sur le fameux Tube londonien. Mercredi, une ligne spécialement entrée en service pour l’occasion, la Javelin Lane, est tombée en panne en pleine répétition de la cérémonie d’ouverture. L’arrivée attendue de 4 millions de visiteurs supplémentaires inquiète. D’autant que de nombreuses corporations ont profité de l’événement pour monnayer leurs avantages. Les chauffeurs de bus ont par exemple obtenu une prime olympique de 500 €. A 48h de la cérémonie d’ouverture, leurs collègues des douanes ont baissé le piquet de grève qui menaçait de paralyser Heathrow. Reste les 10 000 employés du métro qui envisagent toujours de passer à l’acte vendredi matin…
Les dopés tombent comme des mouches
A défaut de gouttes, ce sont les dopés qui pleuvent déjà alors que les Jeux n’ont pas encore commencé. Mardi, le président de l’Agence mondiale antidopage, John Fahey, expliquait que 107 athlètes s’étaient fait prendre par la patrouille depuis le début de l’année. C’est l’IAAF, pour l’athlétisme, qui a pris le relais en faisant connaitre 9 nouveaux cas, certains remontant aux Mondiaux 2011 à Daegu. Jeudi, c’était au tour d’un Hongrois et d’un Grec de tomber. Une grande partie de ces infractions ont été décelées grâce au passeport hématologique mis en place par certaines fédérations. L’IAAF est allé plus loin en étudiant le profil endocrinien (hormone de croissance, testostérone). Croisé en début de semaine, le n°2 de l’AMA, David Howman, déclarait : « On a confiance envers les organisateurs et le CIO, c’est aux athlètes de nous prouver qu’on peut aussi leur faire confiance… » L’heure ne semble pas encore venue…
Le titre de l'encadré ici
Avec la clémence de la météo|||
Depuis une semaine, Londres jouit d’un soleil splendide qui jette les masses de Londoniens et de touristes sur les pelouses de Hyde Park et de tous les espaces verts de la capitale. Une météo de rêve qui menace de se transformer en pluie, justement ce vendredi soir au moment où la cérémonie d’ouverture atteindra son pic… Le Met Office, l’agence nationale, prévoit une alternance du beau et du moins beau pour les jours qui suivent. Conscients que sur cet aspect-là des Jeux il sera bien difficile d’influer, les responsables du comité d’organisation (LOCOG) balancent entre fatalisme et humour.