Les révélations de Victor Conte

L'ex-cerveau d'un des plus gros scandales de dopagede l'histoire de l'athlétisme affirme que le CIO fait bien de regarder du côté des sprinteurs grecs... - -
Victor Conte, le début de ces Jeux est assombri par l’affaire de la redistribution des médailles de Marion Jones remportées à Sydney, et plus particulièrement du 100m féminin...
Aucune des autres athlètes (1) présentes à la finale du 100m de Sydney n’a subit la surveillance qu’a connu Marion Jones. Sans parler de filles spécifiquement, elles viennent de pays qui n’ont pas d’agences antidopage indépendantes. Ces filles sont très suspectes. Je ne peux pas le prouver, mais je crois que 100% des finalistes ont à un moment de l’année précédent Sydney eu recours à des produits dopants. J’estime que le CIO fait bien de prendre son temps parce que d’autres informations vont surgir. Les arguments de certaines filles qui se disent propres ou qui menacent de poursuite judiciaires ne sont pas recevables. Regardez Marion Jones ! L’histoire donne raison au CIO.
Le comité international olympique enquête pour savoir si des athlètes susceptibles de récupérer les médailles de Jones n’auraient pas été impliquées dans l’affaire Balco. C’est le cas pour la Grecque Ekaterina Thanou, son ancien partenaire Kostas Kenteris, et son ex-entraineur Christos Tzekos...
Le CIO regarde dans la bonne direction. Il faut chercher plus encore. Je n’ai pas eu de contact directs avec ce coach et ces athlètes grecs, mais d’autres personnes qui étaient associés au laboratoire Balco ont été en relation.
Avez-vous eu des contacts, mêmes indirects, avec les Grecs par le biais du chimiste américain Patrick Arnold (2), concepteur de la THG, stéroïde de synthèse au cœur du scandale Balco ?
C’est tout à fait possible.
Un entraineur grec du nom d’Andreas Linardatos a affirmé être en contact avec vous. Il affirme importer en Europe les compléments alimentaires distribués par votre société Snac.
C’est correct.
L’agent Jeff Novitsky des services répressifs du fisc américain a mentionné des contacts par emails entre vous et cet entraineur grec ?
C’est vrai.
Ces échanges concernaient-ils des compléments alimentaires ou « plus » que cela ?
Probablement « plus ».
Peut-on parler d’un système de dopage organisé impliquant les Grecs jusqu’à l’éclatement de l’affaire Balco en 2003 ?
C’est exact, mais il y avait déjà des échanges avant les Jeux de Sydney. Je n’étais pas directement impliqué, mais je savais que les Grecs et d’autres personnes étaient en contact. C’est dans cette direction que le CIO doit regarder.
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l'entretien accordé par Victor Conte
(1) Les 8 finalistes du 100m dames à Sydney (2000) :
Marion Jones (EU) – Déchue pour dopage
Ekaterina Thanou (GR) – 1ère (11’12)
Tayna Lawrence (JAM) – 2e (11’18)
Merlene Ottey (JAM) – 3e (11’19)
Zhanna Pintusevich (UKR) – 4e (11’20)
Chandra Sturrup (BAH) – 5e (11’21)
Sevatheda Fynes (BAH) – 6e (11’22)
Debbie Ferguson (BAH) – 7e (11’29)
(2) Le chimiste américain Patrick Arnold a été condamné à 3 mois de prison par un tribunal de l'Etat de Californie, en août 2006, pour fabrication et distribution de stéroïdes anabolisants.