Les sept merveilles d’El Hannouni

Assia El Hannouni - -
Il y a des titres qui touchent plus que d’autres. Pour sa septième médaille d’or aux Jeux paralympiques, Assia El Hannouni a fondu en larmes, touchée par sa victoire sur 400m, la troisième consécutive sur la distance après Athènes (2004) et Pékin (2008). Surtout que celle-là, elle est allée la chercher seule sur le tartan londonien.
Après avoir manqué son 100m lors de la première semaine (élimination en demi-finales), c’est sans guide que la malvoyante a parcouru le tour de piste. « Je suis super heureuse, j’ai été la chercher même si le chrono (55''39) n’est pas bon, souffle l’athlète de 31 ans. Depuis huit ans, je domine sur 400, c’est un honneur de terminer comme ça. »
« J’ai battu Bolt ! »
Atteinte d’une maladie qui fait baisser sa vue, Assia El Announi avait débuté sa carrière avec les valides avant de devoir basculer vers les paralympiques. La porte-drapeau de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin peut désormais se féliciter d’entrer dans la légende. « J’ai battu Usain Bolt, entre guillemets, lâche-t-elle. Je remercie ces gens d’être venus et de nous avoir donnés d’aussi bons Jeux. C’est énorme comme émotion. Les Anglais sont vraiment géniaux. C’est fantastique de terminer sa carrière comme ça. »
Cette dernière couronne sur sa distance fétiche, c’est sans son entraineur Bruno Gajer, frappé par un drame familial deux jours avant la course, que la spécialiste du 400m est allée la chercher. « Cette médaille, elle est pour lui et ma famille. » Une retraite en pleine gloire pour Assia El Hannouni après avoir débuté il y a huit ans à Athènes dans un stade vide. En 2008, elle avait stigmatisé le manque de considération du président Nikola Sarkozy pour les athlètes handicapés en comparaison du traitement réservé aux valides. Mardi soir, Assia El Hannouni a pu s’en aller l’esprit tranquille après avoir couru dans un stade olympique de Londres plein pour la soutenir.
Le titre de l'encadré ici
25 médailles pour les Bleus !|||
La médaille d’Assia El Hannouni n’a pas été la seule décrochée par les Bleus ce mardi. Un petit plus tôt dans la soirée, Thierry Cibone avait pris la médaille de bronze au lancer du poids (F34). Le Français de 39 ans a décroché la troisième place en signant un nouveau record d’Europe (12,86m). Une belle façon de clôturer une carrière pleine puisqu’en 2000, le Calédonien avait remporté le titre paralympique aux lancers du disque, du javelot et du poids. En escrime, Alim Latreche a remporté la médaille de bronze en fleuret (catégorie B). A l’issue de cette septième journée, la délégation française en est à 25 médailles, dont six en or.