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Les skieurs africains font le show

Kwame le léopard des neiges

Kwame le léopard des neiges - -

Il y a trois skieurs africains engagés dans le slalom messieurs : un Marocain, un Sénégalais et un Ghanéen. Quand ils dévalent la piste de Whistler c’est le spectacle assuré sur la neige et à côté.

Superman a un S sur le ventre, Batman dans son costume tout cuir une chauve-souris. Kwame Nkrumah-Acheampong est le léopard. Le léopard des neiges moulé dans sa combinaison blanche avec les tâches caractéristiques du léopard. Le Ghanéen a une technique plus qu’approximative en slalom mais un taux de sympathie à crever le plafond. Parti dans les derniers lors de la première manche du slalom il a été encouragé comme un cador jusqu’au bas de la piste où le public lui a réservé une acclamation. Son clan, des officiels ghanéens, ainsi que des Croates, formait un kop dans les tribunes. Des supporters grimés en léopard, les joues tachetées comme le fauve. 21 secondes de retard sur l’Italien Razzoli, meilleur temps de la première manche, mais lui a terminé. Pas comme Bode Miller ou d’autres stars du cirque blanc qui n’ont pas rallié l’arrivée. 53e à l’issue de cette manche, il n’est pas dernier et devance un Albanais : « C’est fantastique, c’était dur parce qu’on ne voyait pas grand-chose, la neige n’est pas terrible. Mais je ne suis pas dernier, ça va. » Le phénomène Kwame ne passe pas inaperçu sur les pistes immaculées canadiennes. CNN, la BBC, les télés du monde entier y ont découvert un sujet de curiosité dans des Jeux olympiques markétés au maximum et où l’inconnu est rare. Sa famille qui a fait le déplacement est chouchoutée par les aficionados de Kwame, surtout des Croates avec qui se sont entichés de lui. Même s’il partira bien après qu’on connaisse le nom du champion olympique de slalom, lme public attendra sa prestation et les drapeaux ghanéens seront agités. Dans un pays où les footballeurs sont adulés, le skieur léopard peut devenir une star unique.

Un Marocain qui vise les 30

Moins exotique et plus pro le Marocain Samir Azzimani, 50e de la première manche et qui a grandi en France. 12 secondes de retard sur les premiers, une combinaison aux couleurs du Maroc made in France et la rage de vaincre. Lui n’est pas un léopard c’est un lion de l’Atlas qui vise haut : « Je suis parti avec une gnac d’enfer. Le slalom était parti très fort et j’ai fait trois erreurs qui m’ont coûté la vie (sic) sur le plat. . Je me suis dit que je n’avais pas le droit de sortir pour ceux qui me soutenaient. Ma mère m’a encouragé pour la première fois de ma carrière m’a dit de ne pas lâcher. Ca m’a fait chaud au cœur. » Sans crainte, il affirme viser une place dans les 30 premiers : « Un Marocain dans les 30 premiers ça peut le faire. Mon objectif était d’être dans les 50 premiers j’y suis. . Je vais faire honneur aux Maghrébins aux Musulmans.» Le Sénégalais Leyti Seck n’a pas eu autant de chance, il n’a pas fini sa première manche. Ainsi va le ski africain. Mais avec Samir et Kwame, il a deux ambassadeurs de fauves.