Les XXIe Jeux d’hiver en questions

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Pourquoi les organisateurs sont-ils si méfiants ?
Les autorités canadiennes ont mis sur pied un dispositif hors du commun pour sécuriser les dix-sept jours de compétition olympique (12-28 février). Un budget de 660 M€ a été débloqué. Le défi pour les organisateurs repose sur la diversité des sites olympiques : Vancouver et sa conurbation de 2,5 millions d’habitants, Whistler, également dénommé le Pays des ours bruns, et son relief montagneux, Richmond et ses caractéristiques maritimes. Au total, c’est une zone d’opération de 150 kilomètres carrés.
La province de la Colombie Britannique, qui accueille les XXIe Jeux d’hiver, partage cent-vingt kilomètres de frontières avec les Etats-Unis. La sécurisation de l’évènement mobilise ainsi les deux voisins nord-américains. Deux sous-marins écument les côtes. Début janvier, les premiers avions et bateaux ont commencé à patrouiller. Il y a quelques jours, mille caméras ont été installées dans les rues de Vancouver et sur les neuf sites olympiques. Au total, ce sont 6000 policiers et leurs chiens renifleurs, 4500 membres des Forces armées canadiennes, et 5000 agents des trois compagnies privées, qui sont sur le pont, sans oublier 31 000 volontaires.
La crainte d’actes terroristes sur Vancouver, cité portuaire avec son entrelacs de ponts et de cours d’eaux, existe. L’instabilité au Proche-Orient, le précédent d’Atlanta en 1996, font que les autorités sont aux aguets. L’attentat manqué dans un avion de ligne américain le jour de Noël dans le ciel de Detroit, revendiqué par Al-Qaïda, n’est pas là pour rassurer.
La météo est-elle si catastrophique qu’annoncée ?
Les habitants de la région de Cypress Mountain ont pris l’habitude de voir voler au-dessus de leur tête un Sikorsky S64 Skycrane, le deuxième plus gros hélicoptère du monde. L’énorme oiseau de fer jaune et rouge, habitué à transporter des troncs d’arbre, balance des tonnes de neige du haut des sommets vers les pistes en mal d’enneigement, qui vont accueillir les compétitions olympiques de snowboard et de free-style.
A 30 km de Vancouver, les autorités se battent quotidiennement contre la douceur exceptionnelle de la météo. Pour répondre au réchauffement climatique provoqué par El Nino, les organisateurs ont mobilisé cent-cinquante camions qui vont chercher la neige jusqu’à 260 km de Vancouver. Des hélicoptères lâchent des balles de paille permettant de solidifier les pistes sur les bas-côtés.
Depuis le 4 février, les pistes sont accessibles aux athlètes qui peuvent y effectuer leurs repérages. Mais en raison de la pénurie de neige, les organisateurs ont redirigé les skieurs vers d’autres sites. Vancouver ne devrait pas connaître les mésaventures de Nagano, où la descente messieurs avait dû être reportée quatre fois, mais le bilan carbone de la Ville verte risque d’en prendre un petit coup. L’objectif déclaré des Canadiens n’était-il pas de zéro émission ?