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Marie Marchand-Arvier veut dompter sa peur

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Deux mois après sa terrible chute lors du super-G de Val d’Isère, la skieuse des Contamines espère briller sur la neige de Vancouver. Histoire de tirer un trait définitif sur cet épisode douloureux. A son programme ce mercredi soir (20h heure française) : la descente olympique.

Un ciel bleu azur, une piste enneigée, quelques courbes effrénées, des portes rouges qui défilent… et soudain une chute. Lourde. Brutale. Spectaculaire. A la manière d’un pantin désarticulé, Marie Marchand-Arvier dévale la pente de Val d’Isère. Le corps convulsé. Après une série de tonneaux interminables, elle s’immobilise enfin le long des barrières de sécurité. Les membres endoloris et le visage inerte…
Ce dimanche de décembre, la skieuse des Contamines s’en souviendra longtemps. Peut-être toute sa vie. C’était il y a deux mois, en Coupe du monde de super-G. Alors qu’elle est lancée à plus de 90km/h sur la piste Oreiller-Killy, elle perd l’équilibre. Avant de perdre connaissance quelques mètres plus bas. Evacuée par les secours, suite à une brève interruption de la course, elle rejoint l’hôpital de Bourg Saint-Maurice. Et en ressort le lendemain avec un léger traumatisme crânien et quelques contusions.

Physiquement, la championne paraît indemne. Mais en réalité, elle est gravement choquée par ce qu’elle vient de vivre. « Aujourd’hui encore, je n’arrive pas à oublier, confie MMA. J’essaye de ne pas y penser mais ça fait partie de moi, de ma carrière. Ça a été un traumatisme. Ça ne s’efface pas du jour au lendemain. »
Depuis ce choc, la pétillante lorraine semble accuser le coup. Dans les portiques de départ, elle revoit parfois cette maudite pente se dérober sous ses skis. Son adrénaline se change alors en angoisse et le plaisir disparaît. « Quand les conditions de neige sont difficiles, j’ai encore un peu d’appréhension, reconnaît-elle. Après cette chute, j’ai mis du temps à revenir. Ça a été difficile à gérer au niveau mental. Je ne suis pas complètement guérie, même si je suis sur la bonne voie. »

« Elle a de la ressource… »

Au fil des descentes, la vice-championne du monde reprend en effet ses marques. Il y a quinze jours, elle a même retrouvé le sourire en terminant troisième du super-G de Saint-Moritz, en Suisse. « Marie est une fille qui a du talent, de l’ambition et un gros mental, assure Yves Dimier, le directeur technique national. Sa chute de Val d’Isère l’a affecté. Mais elle a de la ressource. » Et elle entend le prouver lors de ces JO de Vancouver.

Inscrite au départ de trois disciplines (super-G, descente, super combiné), la skieuse de 24 ans espère décrocher enfin la première grande victoire de sa carrière dans le froid canadien. « J’ai envie de m’éclater. Aux Mondiaux de Val d’Isère (où elle fut médaillée d’argent en super-G il y a un an ndlr), j’ai vécu de super moments. Je veux recommencer à me faire plaisir. Les Jeux ça me fait rêver. C’est magique. A chaque fois que j’en entends parler, j’en ai des frissons. C’est une belle façon de montrer du ski à la télévision et de faire vibrer les gens. » A commencer par l’épreuve de descente prévue ce mercredi soir (20h heure française).

Alexandre Jaquin, avec Edward Jay à Whistler