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Masseglia : « Les jeunes n’ont rien à perdre »

Le président du CNOSF se réjouit du bon début de JO réalisé par l'équipe de France olympique

Le président du CNOSF se réjouit du bon début de JO réalisé par l'équipe de France olympique - -

Denis Masseglia est revenu sur les débuts réussis du camp tricolore aux JO. Le président du CNOSF n’est pas surpris par la réussite des jeunes de l’équipe de France.

Denis Masseglia, quatre médailles déjà dans ces JO de Vancouver. Votre bilan sur ces débuts réussis.
C’est probablement le meilleur départ de la France aux Jeux Olympiques d’Hiver. On sait que ce qui est important dans ce genre d’événement, c’est la première médaille et le premier titre. On a eu le bonheur d’avoir une médaille qu’on n’attendait pas avec Marie Dorin et les deux titres olympiques de Vincent Jay et de Jason Lamy-Chappuis... La course de Jason, c’est un grand moment de sport quand même. Il y avait une émotion dans les tribunes. C’est de l’anthologie ça ! Qu’un Français ait réalisé la course parfaite le jour où il fallait, c’est fantastique.

On a eu également un grand moment d’émotion avec la médaille de bronze de Tony Ramoin, un gamin de 21 ans qui n’était même pas attendu. Ils en veulent les jeunes de l’équipe de France, non ?
(Amusé) Ils n’ont même pas de respect pour ceux qui étaient favoris, puisque Pierre (Vaultier) a été sorti par Tony en quart de finale. Sur le moment, cela a surpris le camp français. Mais une fois qu’il a gagné sa qualification à la régulière, on l’a soutenu. Tony a démontré qu’il avait les reins solides et la tête bien faite en allant au bout de ses convictions et en décrochant une superbe médaille de bronze.

Cette jeunesse qui brille et que l’on n’attendait pas, est-ce la conséquence d’une politique sportive particulière ou le fruit du hasard ?
J’avais dit avant les Jeux qu’on avait une équipe de France qui avait accumulé de la confiance tout au long de l’hiver. Elle a des leaders, qui donnent l’exemple et qui creusent des brèches dans lesquelles les jeunes ont envie de s’engouffrer. Ils savent saisir leur chance. Un garçon comme Vincent Jay a tout de même fait un sans-faute sur ses deux tirs. Ce n’est pas un hasard.

De l’extérieur, ils paraissent totalement décomplexés.
Les leaders ont un statut à assumer alors que les jeunes n’ont rien à perdre. Et ils ont aussi l’envie de saisir la moindre opportunité. On assiste donc à des surprises. Mais quand on y regarde de plus près, ce ne sont pas, finalement, des surprises. Je pense encore à Vincent Jay, qui avait déjà remporté un biathlon avant ces JO. C’était déjà à Vancouver…

« La course de Jason… c’est de l’anthologie ! »

La piste de Whistler cristallise de nombreuses critiques en raison du report de certaines épreuves. Selon vous, cette situation ne risque-t-elle pas de perturber outre mesure le camp français ?
Le report d’épreuve fait partie du souci quotidien du skieur. C’est celui qui maîtrise le mieux ce facteur qui va rester concentré et être le plus performant au moment opportun. Tous, qu’ils soient français, canadiens ou autres, souffrent de la même situation. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de savoir si la pente offre des conditions de glisse conformes à ce que l’on est en droit d’attendre pour ne pas mettre en péril la santé des athlètes. On m'a dit que deux équipes de 500 bénévoles travaillaient jour et nuit pour préparer cette piste. Le report des courses est aussi très difficile à vivre pour ces gens-là.

La rédaction