Masseglia : les secrets d’une élection surprise

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Il n’était pas le grand favori de ces élections. Pourtant, c’est bien Denis Masseglia, 61 ans, que les administrateurs du CNOSF ont choisi mardi matin pour succéder à Henri Sérandour, devant les deux poids lourds que sont Guy Drut et Jean-Luc Rougé. « Denis a fait une campagne tranquille, il a vu tout le monde, écouté tout le monde. S'il n'est pas arrivé avec une stature, il se l'est donné... », expliquait Henri Sérandour.
Denis Masseglia ne manquait pas d’atouts. Contrairement à ses rivaux, l’ancien président de la fédération d’aviron (1989-2001) n’a pas attendu le début de l’année 2009 pour déclarer sa candidature. En septembre dernier, quelques mois à peine après avoir rendu sa tunique de professeur agrégé de sciences physiques, Masseglia dévoilait déjà son programme auprès des présidents des fédérations sportives.
Ses dix-huit années de fidélité en tant qu’administrateur du CNOSF, jalonnées tout à tour par des postes de vice-président et de secrétaire général, ont également pesé dans la balance. Enfin, sa neutralité politique lui a évité de composer avec des opposants, contrairement à un Guy Drut marqué à doite et un Jean-Luc Rougé estampillé à gauche. « C'est l'homme du consensus, confiera Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports. On l’a bien entendu exprimer sa volonté d'avancer et de faire que le CNOSF reste et même confirme qu'il va devenir l'acteur majeur du sport en France. »
Avec Masseglia, le CNOSF a fait le choix du sérail, confiant les clés de sa boutique à un homme à même de poursuivre le travail d’Henri Sérandour. « Peut-être que le mouvement sportif a besoin de ce style », concèdera après coup Jean-Luc Rougé. Ce style, Masseglia aura bientôt le loisir de le démontrer au public, le 2 juin prochain, à l’issue du prochain conseil d’administration du CNOSF.