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Masseglia : « On ne sait pas ce que ça va donner »

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Qualité de la neige, météo et problème de transport, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pointe du doigt les dysfonctionnements à quelques heures de l’ouverture des Jeux de Vancouver.

Denis Masseglia, que vous inspirent les conditions météorologiques qui règnent actuellement sur Vancouver ?
D’après ce que me disent les techniciens, il y a une certaine inquiétude. Si la neige est collante et humide, les conditions de course seront différentes. On ne sait pas ce que cela va donner. Je pensais qu’il y aurait un peu de refroidissement, mais ça ne semble pas être le cas. Ce qui est sûr, c’est que le climat habituel de Vancouver est de retour puisqu’il pleut…

Etait-ce l’endroit idéal pour les Jeux d’hiver ?
La question qu’il faut se poser est : « Une station balnéaire, Vancouver ou Sotchi en 2014, peut-elle accueillir les Jeux d’hiver sans que cela ne pose de problème ? ». Je n’ai pas de réponse. Mais au-delà des problèmes d’enneigement, il y a aussi des problèmes de transport. Pour aller sur le site, il faut entre deux heures et deux heures et demie de voiture. Aller-retour, cela fait cinq heures par jour ! Ce n’est pas simple. Ça peut peser pour les candidatures futures.

Qu’est-ce qui avait fait la différence lorsque la ville de Vancouver avait été désignée ?
Vancouver avait un message plus moderne, notamment concernant le respect de l’environnement. Il y avait une volonté de marquer une ère nouvelle en matière de développement durable. Ce sont des Jeux verts, oui, mais on va quand même consommer de l’énergie pour faire cinq heures de voiture par jour entre Vancouver et Whistler ! Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure manière de voir les choses. Je ne veux surtout pas critiquer ce qu’ont fait les Canadiens car ils ont fait énormément de recherches pour que ces Jeux soient les plus verts possible. Mais au départ, ce n’est pas un concept de développement durable. A l’avenir, j’espère qu’on reviendra à un concept plus ramassé, plus dense. J’espère aussi que la ville qui organisera les Jeux sera vraiment une ville d’hiver.

« Annecy 2018, des Jeux authentiques »

Votre description ressemble à s’y tromper à Annecy, candidate à l’organisation des JO d’hiver en 2018…
Oui, et c’est ce qu’on va naturellement mettre en valeur. La candidature d’Annecy sera celle des Jeux authentiques. Pour ce qui est du terrain naturel, on ne peut pas rêver mieux. Il y a le Mont Blanc. Les Alpes du nord françaises sont un terrain de ski reconnu. On doit s’inscrire dans la logique prônée par le CIO : faire des Jeux pour les athlètes. C’est ce qu’on fera.

Quel est l’objectif de médailles pour le camp tricolore à Vancouver ?
C’est difficile de dire exactement combien de médailles nous allons remporter. Aux Jeux, il y a souvent des médailles que l’on n’attend pas. Notre force est que nous avons des chances dans beaucoup de disciplines. On en a eu neuf à Turin en 2006. A Vancouver, nous avons plus d’athlètes engagés (108, ndlr). Il y a aussi des disciplines nouvelles dans lesquelles on peut bien figurer comme le ski cross. Un nombre à deux chiffres, ce serait bien…