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Mortelette-Chardin, un tandem qui vaut de l’argent

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Couverts de bronze il y a quatre ans à Pékin, Dorian Mortelette et Germain Chardin ont décroché la médaille d’argent en deux de pointe à Londres. Ce premier podium en aviron récompense une finale d’anthologie.

« Les Néo-Zélandais avaient l’air énervé en finale. On les a laissés gagner… » Sympa et beau joueur, ce Dorian Mortelette. Sacré blagueur, surtout ! Avec son compère Germain Chardin, le rameur français est sur un nuage. Normal, il vient de décrocher la médaille d’argent du deux sans barreur au nez des… Britanniques. « On a battu les Anglais chez eux, c’est le principal », glisse-t-il, toujours aussi taquin.
Nouvelle-Zélande, France, Grande-Bretagne, voilà un podium qui comble de joie nos deux Français : « L’or était intouchable, avoue Mortelette. On visait clairement l’argent. On a réussi à l’avoir. C’est comme si on avait gagné. »
Après avoir glané le bronze il y a quatre ans en quatre de pointe à Pékin, Mortelette (28 ans) et Chardin (29 ans), deux « beaux bébés » d’1,95m, rêvaient d’une course d’anthologie sur le lac d’Eton, considéré comme l’un des plus beaux sites d’aviron du monde.

Mortelette : « On est parti comme des cowboys »

Dans une ambiance indescriptible, ce rêve est devenu réalité grâce, notamment, à un départ de folie : « On est parti comme des cowboys, glisse Mortelette qui, dans le civil, est… policier. A 500 mètres de l’arrivée, on a lâché les chevaux. » A la lutte avec l’Italie et surtout la Grande-Bretagne (la Nouvelle-Zélande étant loin devant), les Bleus ont tout donné malgré un public en transe, à fond derrière les Britanniques. « On s’est dit : « On ferme les yeux et on y va ! », raconte Germain Chardin. On s’est régalé. On voulait vivre cette finale comme l’un des plus beaux moments de notre carrière. »
Aux anges après cette première médaille pour l’aviron français (les Bleus avaient ramené deux médailles de bronze de Pékin), Pascal Berrest, le DTN, est surtout heureux pour ses deux protégés : « Ils ont fait une course quasi-parfaite, celle qu’on attendait d’eux le jour J. Cette médaille fait du bien à tout le monde. C’est une grande joie avant d’être un soulagement. »
Après le bronze à Pékin et l’argent à Londres, forcément, les JO 2016 sont plein de belles promesses : « On ne vous donne pas rendez-vous à Rio parce que ce serait un peu prétentieux, mais on n’est super fiers. C’est fabuleux », conclut Dorian Mortelette, prêt pour fêter dignement ce second podium olympique.

Aurélien Brossier avec CC