"On célèbre les médailles mais on démantèle les parcours": Riner et plusieurs sportifs dénoncent la disparition d’une formation à Sciences Po

"Après les Jeux, l'abandon". Ce mercredi, une centaine d'athlètes de toutes disciplines se sont unis pour signer un communiqué, protestant contre la "fermeture progressive d'ici à 2027" du Certificat Sportifs de Haut Niveau (CSHN), mis en place depuis 2007 par Sciences Po. Parmi les signataires, Teddy Riner, Arnaud Assoumani, Sarah Ourahmoune ou encore Stéphane Houdet.
"Ce programme c'est l'incarnation du "double projet" que la France aime tant citer. L'un des seuls espaces où l'on permet à un jeune de rêver d'un podium... sans renoncer à un amphi", indique le groupe de sportifs dans son communiqué, avançant "une décision sèche, brutale et pourtant symbolique".
"On célèbre les médailles mais on démantèle les parcours"
Près de 260 élèves ont bénéficié de ce parcours accompagnant les sportifs de haut niveau à Sciences Po. "Ce retrait va à l'encontre des discours portés par le Président de la République, la ministre des Sports, les fédérations et le mouvement sportif. Il incarne ce paradoxe français : on célèbre les médailles mais on démantèle les parcours", ajoute le collectif de sportifs dans le communiqué.
Une autre alternative a été mise en avant : celle du Bachelor Hepta (Hautes Etudes Pluridisciplinaires pour Top Athlètes). Mais plusieurs problèmes émergent avec cette formation. D'abord, une seule voie est disponible, celle du management. Ensuite, aucun aménagement d'emploi du temps n'est possible. Le tout, pour un coût s'élevant à plus de 15 000 euros l'année. Contre 250 à 2000 euros annuels pour la formation proposée par Sciences Po.
"Les programmes sportifs de haut niveau ne sont pas interchangeables. Ils sont rares. Ils doivent s'additionner, pas se remplacer. Nous refusons ce signal", lancent les sportifs en colère. "Nous demandons que le programme CSHN soit maintenu, renforcé et mis en valeur. Parce qu'il n'a jamais été un privilège. C'est une promesse républicaine. Un levier d'émancipation. Une fierté française", conclut le collectif.