Plushenko a-t-il été volé ?

Le patineur russe, médaillé d’argent, estime que le jury de Vancouver a avantagé l’Américain Evan Lysacek lors du programme libre.

L’argent ne fait pas toujours le bonheur. Evgeni Plushenko en sait quelque chose. Deuxième derrière Evan Lysacek, le Russe est apparu très remonté à l’issue du concours de patinage artistique vendredi. Ecœuré par ce qu’il considère être une injustice flagrante. Selon lui, le jury de Vancouver a clairement avantagé son adversaire américain.

Auteur d’un quadruple saut réussi lors de son programme libre, le champion olympique 2006 estime que sa performance a été minimisée. Alors que Lyascek a bénéficié d’une meilleure note sans prendre aucun risque sur la patinoire du Pacific Coliseum. « On est dans une épreuve de patinage artistique, pas de danse », a fustigé le natif de Sibérie. Hors de lui, il a même évoqué la possibilité d’arrêter sa carrière. « Je ne suis plus prêt à bien patiner pour perdre. C’est peut-être ma dernière compétition. »

Alors que les prochains Jeux Olympiques d’hiver se dérouleront à Sotchi, en 2014, l’affaire fait du bruit en Russie. Outre l’épouse de Plushenko, qui a évoqué « une grande erreur du jury », les hommes politiques sont montés au créneau pour soutenir leur champion. « Recevez mes félicitations pour votre prestation remarquable aux JO d'hiver. Votre médaille d’argent vaut de l'or », lui a écrit le premier ministre Vladimir Poutine. « Dans l'ensemble, Evgeni était le meilleur patineur », a également réagi le président de la commission des Affaires sportives et culturelles du parlement russe. Une solidarité largement relayée dans la presse nationale.

Gailhaguet évoque un lobby anti-Plushenko

Dans un contexte électrique, sur fond de guerre froide entre les patineurs européens et nord-américains, le sacre d’Evan Lysacek interpelle. « Il n’est pas interdit de penser qu’il y a eu une sorte de lobby anti-Plushenko », lâche Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française des sports de glace. Une impression partagée par Florent Amodio. « On a tous une arrière pensée. On se dit que ça doit jouer qu’on soit au Canada. On sait que dans le patinage il y a des micmacs entre les juges, glisse le champion de France. Le résultat est là. Mais c’est dommage car il n’y a pas de quadruple saut dans le programme de Lysacek. C’est le show, le public est là pour ça. C’est bizarre un champion olympique sans quadruple. » Ce n’est pas Plushenko qui le contredira…

La rédaction - A.J. avec F.G. à Vancouver