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Pourquoi l'appli de rencontres Grindr empêche de localiser les athlètes dans le village olympique

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L'application de rencontres LGBTQ+ a volontairement désactivé certaines fonctions par défaut, pour protéger les ahtlètes qui viendraient de pays où l'homosexualité est criminalisée.

Si vous tentez de trouver l'amour auprès des milliers de sportifs présents pour les Jeux olympiques de Paris 2024, vous risquez de ne pas pouvoir le faire. Depuis le début de la semaine, des internautes se sont en effet rendu compte que la fonction "Explorer" - qui permet de trouver des profils à un endroit donné - de l'application de rencontres LGBTQ+ Grindr n'était tout simplement pas disponible au sein du village olympique.

Contactée par Tech&Co, l'organisation de Paris 2024 confirme que cela n'est pas de son fait: "Les applications de rencontres sont accessibles au sein du village olympique de Paris 2024, mais pour certaines, la géolocalisation a été désactivée par l'éditeur de l'application."

Protéger les athlètes

Ce 24 juillet, Grindr a apporté plusieurs précisions: "Si un athlète n'a pas révélé son homosexualité ou vient d'un pays où être LGBTQ+ est dangereux ou illégal, utiliser Grindr peut représenter un risque," explique l'application.

Si Grindr est toujours disponible, même au sein du village olympique, les principales fonctions permettant à son profil de s'afficher automatiquement auprès d'autres utilisateurs, notamment en fonction de ses centres d'intérêt et du lieu où l'utilisateur se trouve, ont été désactivées. Il n'est donc pas possible de rechercher spécifiquement des athlètes, à moins qu'ils s'éloignent de la zone. Par ailleurs, on ne peut pas utiliser l'option permettant de voir à quelle distance on se trouve d'une autre personne.

De plus, ceux se trouvant dans le village olympique bénéficient d'un accès illimité à la fonction "messages éphémères". En cas de message au support lié à des propos problématiques dans une conversation, une réponse sera apportée sous 24h maximum: "Nous protégeons votre vie privée en gardant confidentiels des détails de votre profil, dont le nom et la photo" promet l'application.

Ces mesures de protection de Grindr s'expliquent par la diffusion, par le passé, d'informations concernant des athlètes, sans que ces derniers n'aient donné leur consentement. En 2021, lors des JO de Tokyo, des internautes avaient ainsi diffusé l'identité d'utilisateurs de Grindr présents dans le village olympique sur Tiktok, parfois avec plusieurs milliers de mentions "J'aime", révélait Business Insider.

En 2016, le site Daily Beast avait également diffusé un article décrivant des athlètes rencontrés par le biais de Grindr, et permettant de facilement connaître leur identité. Le média s'en était par la suite excusé.

SOS Homophobie rappelle que 62 pays condamnent encore l'homosexualité: "On comprend évidemment la décision de Grindr, mais c'est tout de même alarmant," expliquait Julia Torlet à France Inter.

Sylvain Trinel