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Quatre sports olympiques dans la tourmente

La déception de Christophe Guénot en lutte gréco-romaine

La déception de Christophe Guénot en lutte gréco-romaine - -

Boxe, lutte, escrime et dans une moindre mesure gymnastique : ces disciplines olympiques majeures peinent à tirer leur épingle du jeu à neuf mois des JO 2012. Les explications de Claude Fauquet, le patron de la Direction de la politique sportive (ex-Préparation olympique) à l'INSEP.

Escrime
Une troisième place en tout et pour tout dans les épreuves individuelles aux Mondiaux d’escrime à Catane : le bilan est famélique et aurait même pu être désespérant s’il n’y avait pas eu jeudi la jolie surprise de Victor Sintès au fleuret, qui signe à 31 ans son premier podium international. « L’arbre qui cache la forêt », alors que vendredi les sabreurs et les fleurettistes chez les filles n’ont pas réussi à décrocher leur sésame olympique. « L’escrime française doit comprendre qu’il n’y a plus de nations qui dominent outrageusement, explique Claude Fauquet. Des petits pays peuvent semer la zizanie, regardez l’Egyptien (El Sayed, champion du monde junior en 2009) qui a sorti Erwann Le Péchoux en 8e de finale. Ça peut venir de partout. (…) On perd beaucoup à 15-14, c’est le signe que la confiance n’est pas là. » A restaurer d’urgence avant le 31 mars, date butoir pour valider une place aux Jeux.
Pour se qualifier : restent 4 épreuves en individuel pour l’épée hommes et le sabre dames ; entre 2 et 3 épreuves par équipes pour le sabre et le fleuret masculins, l’épée et le fleuret féminins

Lutte
Zéro pointé pour la lutte gréco-romaine française aux championnats du monde à Istanbul, mi-septembre. Chou blanc pour la délégation tricolore et ses leaders comme les frères Guénot, Steeve (-66 kg), médaille d’or à Pékin, et Christophe (-74 kg), médaillé de bronze en Chine, ou la championne du monde 2007, Anna Gomis (-55 kg), chez les filles. Aucun n’est parvenu à finir dans le top 6, synonyme de qualification directe pour Londres. Hormis Didier Pais (-60 kg), en lutte libre, les Français vont donc connaitre le stress des tournois de repêchage au printemps. La Bérézina turque a sanctionné les blessures et les résultats en demi-teinte de l’équipe de France depuis deux saisons. « La lutte française manque de sérénité, analyse Claude Fauquet. La direction n’a plus la confiance, il y a eu le départ de Gérard Santoro (directeur des équipes de France), cette instabilité crée un manque de confiance chez les athlètes. »
Pour se qualifier : trois tournois de rattrapage en avril et en mai

Gymnastique
Les équipes de France ont été recalées aux championnats du monde de Tokyo. Les filles (10e), mais encore plus les garçons (9e) n’ont pas réussi à entrer dans les huit premières nations, un résultat qui leur aurait assuré un quota pour les JO 2012. Les partenaires de Thomas Bouhail et Youna Dufournet devront retourner au charbon à Londres, à la mi-janvier, dans l’espoir de décrocher les derniers sésames (4 aux filles, 4 aux garçons). En individuel, Bouhail (saut), en tête du concours, est idéalement placé pour garder son titre dimanche, Yann Cucherat (barres parallèles), 2e, peut y croire, et Cyril Tommasone (arçons), 7e, défendra crânement ses chances samedi. « La gym française est à sa place, on attend des garçons qu’ils décrochent leur billet, mais en individuel il y a le potentiel », résume Fauquet.
Pour se qualifier : le « test-event » de Londres à la mi-janvier

Boxe
Par des trous de souris. Deux des trois Français qui iront aux Jeux de Londres ont obtenu leur billet non pas grâce à leurs résultats aux Mondiaux de Bakou mais par le biais des repêchages. Si Rachid Azzedine (-60 kg) s’est qualifié grâce aux « World Series of Boxing », Jérémy Beccu (-49 kg) et le médaillé de bronze aux JO de Pékin, Alexis Vastine (-69 kg), prendront l’Eurostar grâce aux performances de leurs rivaux qui ont atteint en Azerbaïdjan les finales de leur catégorie. Deux quotas, mais pas de médaille : c’en était trop pour le DTN Dominique Nato, qui a rendu son tablier, décision acceptée par le président de la FFB. « En plein milieu des Mondiaux, il y a eu une assemblée générale qui devait décider si le président devait rester, s’interroge Fauquet. Dominique Nato était très touché (par les résultats). On sent un manque de sang-froid dans le staff dirigeant. »
Pour se qualifier : tournoi de qualification à Istanbul en avril 2012