Que valent vraiment les stars bleues ?

A la veille des championnats d’Europe d’athlétisme en salle à Bercy, Renaud Lavillenie, Teddy Tamgho, Christophe Lemaitre et Myriam Soumaré sont particulièrement attendus. Mais seuls les deux premiers survolent vraiment leur discipline cette année.

Renaud Lavillenie (perche)
Le Clermontois est en tête des bilans mondiaux et européens au saut à la perche. Extrêmement régulier cet hiver, il arrive à Bercy avec le statut de favori. Il a même battu son record personnel en salle, à Donetsk, en sautant à 5m93. « J’ai sauté cinq fois aussi haut voire plus haut que ce qui était mon record l’hiver dernier, glisse le Français. C’est une très bonne saison. Mon objectif, c’est d’être régulier à chaque compétition à plus de 5m80. Je sais que le titre européen se jouera à 5m80, 5m85, 5m90. Ces championnats d’Europe représentent beaucoup. »
L’œil de Maryse Ewanje-Epée : « C’est celui en qui j’ai le plus confiance. Il a fait ses preuves depuis longtemps dans les grands championnats. Pour l’instant, je ne l’ai jamais vu rater une grande échéance. »

Teddy Tamgho (triple-saut et longueur)
Le triple-sauteur est tout simplement le meilleur de sa discipline en ce moment. Lors des championnats de France, il y a quinze jours, il s’est même payé le luxe de battre son propre record du monde en salle d’un centimètre, pour le porter à 17m91. Sa forme éclatante l’amène à participer au concours de la longueur, sans doute motivé par Ivan Pedroso, champion olympique de la discipline à Sydney, devenu son entraîneur en début de saison. « Le triple-saut reste mon objectif principal, c’est normal, rappelle-t-il. C’est la discipline où je me suis fait connaître et où j’excelle. Moi, comme le public, on pense à la victoire. »
L’œil de Maryse Ewanje-Epée : « S’il y a un endroit où Teddy peut passer la barre des 18 mètres, c’est bien à Bercy. Devant son public, je le vois faire quelque chose d’énorme. »

Christophe Lemaitre (60m)
C’est la star de ces championnats ! Après une année 2010 hors du commun, il est passé deux fois sous les dix secondes sur 100m et il a remporté trois médailles d’or aux championnats d’Europe (100m, 200m et 4x100m), il a même été nommé sportif de l’année. Mais il connaît un peu plus de difficultés cet hiver sur 60m, vu son manque d’explosivité. Au top de sa discipline en Europe, il reste cependant bien loin des meilleurs sprinteurs mondiaux. « Il n’a que 20 ans et il a une marge de progression intéressante, estime Ghani Yalouz. Mais ce n’est pas une star. Il est humble et il a des valeurs. »
L’œil de Maryse Ewanje-Epée : « Il a un énorme statut et il va être sur-attendu sur 60m. Or, il n’est pas forcément très bon sur ses départs. C’est peut-être le cas le plus délicat à gérer. »

Myriam Soumaré (60m)
Championne d’Europe surprise du 200m, elle s’était révélée au grand public l’an dernier à Barcelone. Encore anonyme sur l’échelle mondiale, elle devra confirmer ses performances aux championnats du monde cet été pour montrer que son titre n’était pas qu’un coup d’éclat. Puéricultrice au quotidien, elle a fait le choix de ne pas donner la priorité à l’athlétisme. Ça ne l’empêche d’arriver à Bercy pleine d’ambition, avec le statut de quatrième performeuse européenne de l’année.
L’œil de Maryse Ewanje-Epée : « Je vois mal comment elle pourrait ne pas accrocher le podium devant son public. Elle marche à l’affectif, et à Bercy, il va y en avoir beaucoup. »