Rogge : « Vancouver laisse un héritage très positif »

Jacques Rogge s'est félicité de la ferveur autour des Jeux olympiques - -
Que retenez-vous de ces Jeux Olympiques ?
Les Jeux ont débuté dans des conditions très difficiles avec la mort tragique du lugeur Nodar Kumaritashvili. Le mouvement olympique ne l’oubliera pas. Mais si les JO ont commencé dans la douleur, il serait injuste de ne pas parler de la performance des athlètes. J’en ai rencontré beaucoup dans le village olympique. Ils ont tous été très satisfaits par ces Jeux. Ils ont été soutenus par un public très enthousiaste et très fair-play. Ce sont des Jeux réussis où l'on a assisté à des performances de très haut niveau.
Qu’avez-vous pensé de la ferveur qui a entouré ces Jeux ?
Le monde entier a aussi réalisé combien Vancouver et ses habitants ont participé avec engouement à ces Jeux. Une telle ferveur populaire est une donnée nouvelle. Je ne l’avais jamais ressenti ailleurs. Ces Jeux vont laisser un héritage très positif. Il y a eu une dimension humaine incroyable. J’ai vu une ferveur hallucinante dans les rues. J’ai parlé avec beaucoup de gens ici. Je ne suis pas Canadien mais j’ai l’impression que ces Jeux ont véritablement uni le pays.
La météo a énormément perturbé ces Jeux...
Si nous pouvions prévoir la météo avec certitude, nous deviendrions richissimes. Mais ce n’est pas le cas. La météo et le réchauffement climatique sont deux choses différentes. Il est difficile de prévoir sept ans à l’avance une dépression qui pourrait balayer le site d’une compétition. A Vancouver, il y a eu des chaleurs qui n’avaient pas été enregistrées depuis plus de dix ans. C’est quelque chose d’exceptionnel.
« Paerson et Madjic sont mes deux coups de cœur »
Quel est votre coup de cœur de ces Jeux ?
Il y en a eu tellement ! D’abord Anja Paerson qui remporte le bronze du super combiné après sa lourde chute la veille lors de la descente. Personne ne lui donnait aucune chance. Et puis il y a la fondeuse Slovène Petra Madjic, troisième de l’épreuve de sprint en ski de fond alors qu’elle était atteinte d’un pneumothorax durant la course. Voilà un exemple de courage et d’endurance extraordinaire.
Aucun cas de dopage n’a été constaté pour le moment durant ces Jeux. Qu’en pensez-vous ?
C’est un message très fort. Nous en avions eu sept à Salt Lake City (2002) et à Turin (2006). Mais même si aucun cas n'est avéré positif pour l’instant (le fait de garder des échantillons huit ans permettra de rattraper des tricheurs éventuels jusqu'en février 2018, ndlr), je ne suis pas naïf. Nous avons des doutes sur des méthodes encore indétectables, comme l'autotransfusion sanguine.