Rolland : « Quand on voit que certains en rient… »

Marion Rolland va être rapatriée à Lyon - -
Marion, comment allez-vous ?
Le genou (ndlr : le gauche) est inutilisable. Le moral n’était pas très bon hier (ndlr : jeudi). Mais là, ça va mieux. De toute façon, je n’ai pas le choix.
Que s’est-il passé ?
J’ai poussé au départ, j’ai été déséquilibrée. En voulant me rattraper, mon genou a craqué et je suis tombée. C’est un malheur.
Certains ont gravement été blessés auparavant. Il s’agit d’un mal récurrent...
Je sais qu’il y en a d’autres qui sont tombés et que d’autres tomberont encore. Ça ne passe pas inaperçu parce que c’est aux Jeux Olympiques. Si cela avait été à l’entraînement, personne n’en aurait parlé
Etes-vous touchée par les moqueries que vous avez pu susciter ?
J’essaye de ne pas trop regarder tout cela. Ce n’est pas très réjouissant de voir que des personnes peuvent se moquer d’autres personnes qui se cassent le genou, parce que là, je pars pour six mois de galère.
Quelle est la suite de votre programme ?
Je vais être rapatriée d’ici un ou deux jours sur Lyon où je dois rencontrer le professeur Chambat pour savoir si je me fais opérer ou pas. A priori mon genou va mieux que lors de ma première blessure à ce même genou. J’ai déjà fait le calcul. Si tout va bien, je pourrais reprendre le sport cet été, mais je vais voir au jour le jour. Ma première blessure m’a montré que tout ne se passait jamais comme prévu.
La motivation est-elle toujours là ?
Bien sûr. J’avais bien attaqué la saison. Ce qui est le plus triste c’est que j’avais des espoirs et de réelles chances de médailles sur cette piste. D'être blessé sur un bon début de saison c'est plus facile de se remotiver pour attaquer derrière.
Avez-vous pensé arrêter ?
J’y ai pensé sur le moment, car la route est longue et je sais que ce ne sont pas des moments faciles à vivre. Il y a des moments pas rigolos dans l’après opération mais maintenant je me dis que ce serait trop con de ne pas essayer.
Qu’est ce qui domine aujourd’hui, la frustration, l’humiliation ou la blessure ?
Un peu tout cela, mais c’est surtout la frustration de ne pas faire la descente qu’on attend depuis près de 20 ans. Quand on voit que certaines personnes en rient, j’ai envie de leur répondre : ‘‘êtes-vous dans les quatre meilleurs Français de votre métier et parmi les dix meilleures au monde ? ‘‘