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Rozoy, un destin olympique

Charles Rozoy

Charles Rozoy - -

A une semaine du lancement des Jeux Paralympiques de Londres (29 août au 9 septembre), Charles Rozoy est prêt à conquérir l’or. Accidenté en moto, le nageur français a perdu l’usage de son bras gauche mais pas son rêve olympique.

Les Jeux Paralympiques, ce sont aussi ces histoires hors du commun qui marquent le grand public. A 25 ans, Charles Rozoy est en passe de réaliser son rêve : participer à une compétition olympique. Tout jeune déjà, le Bourguignon songe aux prestigieux anneaux. Après quatre années passées au pôle Espoirs, le natif de Chenôve (Côte d’Or) devient même champion de France de 50m papillon en 2008. Mais lors d’un accident de moto, un chauffard le percute et le laisse sur le bord de la route. Il perd l’usage de son bras gauche. Le constat des médecins est clair. Il raconte lui-même : « M. Rozoy, le sport, c’est fini pour vous. Vous ne pourrez plus jamais bouger votre bras. Vous avez une lésion au niveau de la moelle-épinière. Mais vous n’allez pas en pleurer M.Rozoy. Ce n’est pas comme si vous aviez le Sida, vous n’allez pas en crever ».

A entendre ses médecins, Charles Rozoy ne peut s’empêcher de verser ses larmes. Alors qu’il semble perdu pour la natation, il se lance dans une rééducation de « guerrier ». Le Bourguignon le sait, il ne pourra plus jamais nager comme avant. Mais il s’adapte. Pour atténuer sa douleur, il choisit de faire sa rééducation dans l’eau, au risque de devoir faire face aux moqueries de ces anciens partenaires d’entraînement. « Ah Rozoy, il est fini », « Rozoy, il ne pourra plus jamais nager », « sans Rozoy, on est tranquille ». Echauffé, l’ancien champion national s’attache le bras et met au défi les jeunes nageurs : « On fait la course sur 25 mètres et je vais vous mettre une taule avec un bras ». « Et c’est ce que j’ai fait ».

Freville : « Rozoy s’entraîne comme un valide »

« Cet épisode est le début de ma renaissance. C’est un déclencheur ». Du coup, en accord avec son entraîneur Sylvain Freville, le nageur de Dijon se lance dans le handisport. « Mentalement, il est beaucoup plus fort qu’avant, assure son coach. Il a fallu réadapter la nage pour qu’il puisse nager droit. Je lui ai demandé une chose : qu’il s’entraîne comme un valide. Du coup, il a préparé les Jeux Olympiques avec les mêmes exigences que les valides ». Plus fort que jamais, Charles Rozoy ne calcule pas ses efforts et explose sur la scène internationale. Double champion d’Europe, champion du monde en petit bassin et recordman d’Europe du 100m papillon.

Aujourd’hui, Charles Rozoy vit comme si de rien n’était. Conducteur d’une voiture à direction assistée, le Bourguignon ne cesse de le répéter : son accident l’a transformé et aujourd’hui « il est plus fort ». « Il a une volonté dix fois supérieure à un athlète lambda. Je lui propose des choses que je proposerais à un athlète valide, témoigne son préparateur physique, Vincent Issartel. Il a une telle volonté que dès fois, j’oublie qu’il a un handicap. Le développé couché, Charles le fait à un bras. Son handicap n’est jamais une excuse. » Engagé sur le 100m papillon, le 50m et 100m nage libre et le 200m 4 nages, Charles Rozoy est bien décidé à conquérir l’or olympique (à partir du 1 août). Histoire de prolonger la razzia de la natation française à Londres…

Le titre de l'encadré ici

Les Bleus du Cécifoot auront fort à faire|||

L’équipe de France Cécifoot disputera le tournoi paralympique ouvert aux déficients visuels. S’ils déclarent jouer la médaille d’or, les Bleus, champion d’Europe en titre, sont tombés dans un groupe compliqué en compagnie du Brésil et de la Chine, champion et vice-champion olympique.

Le joueur Gaël Rivière explique les règles du jeu : « Il y a 4 joueurs de champ non-voyants et un gardien voyant. Derrière le but, il y a un guide qui indique l’axe du but et sa distance. En général, on déclenche le tir à 8-10 m donc si c’est assez puissant, ça passe. Le guide donne les indications qu’on lui demande. Il a une relation forte avec les joueurs. » Son équipier Martin Baron évoque lui la préparation suivie par le groupe : « C’est une préparation physique importante. On a trois entraînements de foot par semaine plus des entraînements individuels. »

Charly Simo, l’entraîneur, compare le Cécifoot au futsal et parle tactique : «  On a trouvé l’astuce pour contrer les Chinois. Il faut défendre en ligne et que chacun fasse un effort de replacement défensif puis ensuite, il faut les faire courir ».

Alexandre Mispelon avec Camille Gelpi