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Saint-Genies, les Jeux dans la peau

Grégory Saint-Genies au départ

Grégory Saint-Genies au départ - -

Cet ancien rameur de haut niveau va enfin assouvir son rêve olympique, à 32 ans, grâce au skeleton. Aujourd’hui, il s’élance à Whistler pour une médaille.

Grégory Saint-Genies n’a pas pris le chemin le plus court pour réaliser son rêve, mais le garçon de 32 ans touche presque au but. Seul engagé de la délégation française en skeleton, le dix-huitième de la dernière Coupe du monde avait d’abord pensé découvrir les Jeux Olympiques dans un bateau, lui qui a longtemps sévi en aviron. A Joinville-le-Pont, dans le Val de Marne. Le niveau est là, mais au moment de passer dans la catégorie séniors, Grégory est à la limite entre les poids légers et les toutes catégories. « Tous les étés, je faisais des régimes à base de galettes de riz et d’eau plate pendant un mois et demi pour perdre huit kilos, se souvient-il. Ce n’était pas bon pour ma santé. »

Alors Saint-Genies tourne la page rameur et, inspiré par la médaille de bronze des bobeurs français en 1998 à Nagano, tente le pari du bobsleigh. « J’ai fait des tests à l’INSEP. En sprint je ne m’en sortais pas trop mal, mais en musculation, avec mes 68 kg, c’était plus dur », se marre-t-il aujourd’hui. Alors le responsable du bob français de l’époque oriente gentiment mais sûrement l’athlète vers le skeleton. Le voilà parti à La Plagne pour des tests. Ce n’est pas facile, mais l’expérience le séduit. « J’ai fini la semaine avec des bras bleus et violets de l’épaule jusqu’au poignet, mais j’ai tout de suite aimé ça. »

Une championne olympique pour mentor

Ce fils d’entraîneurs nationaux de gymnastique pendant près de 25 ans a toujours vécu avec l’idée de satisfaire ses parents et de montrer que lui aussi, il pouvait y arriver. « Ça a été un moteur et un rêve dans ma vie de participer aux Jeux Olympiques », sourit-il. Et si ce n’est pas en combinaison avec deux avirons dans les mains, ça sera allongé sur une planche, la tête la première sur une piste glacée.

Pour réaliser son rêve, Grégory Saint-Genies met les petits plats dans les grands. Obligé de réaliser lui-même ses propres uniformes, il s’attache les services d’une championne olympique. Titrée en 2002 à Salt Lake City, Tristan Gale est aujourd’hui le ‘‘mentor’’ de Saint-Genies. Mariée à un pilote d’hélicoptère, l’Américaine a tout de suite accepté le pari. Et quand on la questionne sur les ambitions de son poulain, la jolie blonde lance en anglais. « J’adorerais qu’il ramène une médaille. Ça me ferait plaisir d’entendre la Marseillaise. »

Pierrick Taisne, à Whistler

La rédaction - Pierrick Taisne à Vancouver