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Soular : «Bode le sentait»

L'entraîneur français de Bode Miller, Rudy Soular, évoque les clés de la réussite du nouveau champion olympique du super-combiné

L'entraîneur français de Bode Miller, Rudy Soular, évoque les clés de la réussite du nouveau champion olympique du super-combiné - -

Rudy Soular est le chef du groupe technique américain et l’entraîneur de Bode Miller. Le technicien français, qui a guidé pendant dix ans l’équipe féminine de ski suédoise, révèle les secrets du succès de la star américaine, nouveau champion olympique du super combiné.

Rudy Soular, Bode Miller a beaucoup bossé n’est-ce pas depuis son retour sur les skis en octobre dernier ?
Oui. Il n’avait pas fait beaucoup d’entraînement physique cet été. Il a bossé très très dur en étant toujours sûr de ce qu’il faisait. Il a réalisé plusieurs fois de très belles manches en slalom ou en géant à l’entraînement. Il sait qu’il est encore capable de faire des médailles dans toutes les disciplines. C’est cette force de conviction lui a permis de répondre présent le jour des Jeux.

Et dire qu’en mars, il envisageait presque de prendre sa retraite…
Je crois que ça lui a fait du bien de rester à la maison avec sa fille. Il a beaucoup mûri grâce à ça.

Qu’avez-vous découvert en le côtoyant au quotidien ?
Quelqu’un de très très pro avec toute l’approche qu’il pouvait avoir au niveau de l’alimentation, du matériel. C’est impressionnant.

Pourtant, ce n’est pas l’image qu’il renvoie au public.
Oui… à l’extérieur oui. Mais c’est quelqu’un qui ne laisse rien au hasard. Avec lui, tout est très bien géré.

Qu’est-ce qui explique qu’avec trois médailles (or en super-combiné, argent en Super-G, bronze en descente), il soit l’homme de ces Jeux ?
Mentalement, il est très très fort. Physiquement, il a retrouvé de bonnes sensations. Il canalise un peu plus. Il arrive à skier de façon plus propre. Techniquement, il est plus équilibré. Il met l’appui au bon moment, relâche au bon moment. Il sait que s’il est régulier du départ à l’arrivée d’une même manche, il peut faire quelque chose.

Le fait de s’être mis en marge du groupe US pendant deux ans a beaucoup joué également non ?
Ça lui a fait du bien. Il nous l’a confié. Faire deux ans tout seul a été une bonne expérience pour lui. Il a appris à gérer son physique de façon autonome. Mais il avait besoin de revenir dans l’équipe.

Retrouver ses coéquipiers, selon vous, est une des clés de sa réussite ?
C’est sûr. Etre avec les autres, rigoler à table, être dans le groupe, c’était important pour lui.

Cette médaille d’or, le seul métal qui lui manquait aux JO, était-elle une obsession chez lui ?
C’était un gros, gros but pour lui. Il n’en parlait pas trop, se montrait très calme à ce sujet. Tous les médias étaient focalisés sur Lindsey Vonn. D’ailleurs, ça l’arrangeait bien.

Bode se sentait-il vraiment en mesure d’aller chercher le sésame tant espéré ?
Après la première médaille, je l’ai félicité pour le travail qu’il avait accompli depuis le mois d’octobre. Là, il m’a dit : "Attends, il y en aura d’autres". Preuve que oui, il le sentait.

Edward Jay à Whistler (RMC Sport)