RMC Sport

Taekwondo: de retour après son titre olympique, Althéa Laurin veut "garder" son statut de numéro 1

placeholder video
La championne olympique de Taekwondo (+67kg) Althéa Laurin retrouve la compétition ce mardi à Antalya en Turquie. Après une courte pause, elle n’a pas hésité à retrouver le chemin de l’entraînement. Après avoir tout gagner, elle veut inscrire un peu plus son nom dans l’histoire du taekwondo.

Althéa Laurin, pourquoi reprendre sur ce tournoi en Turquie ?

C’est une compétition de reprise pour revenir dans le circuit international et reprendre des repères. Avec l’encadrement on a décidé de prendre un peu de temps pour que je me remette de mes émotions, que je me remette à l’entraînement. Maintenant, c’est l’étape des compétitions.

Avez-vous eu besoin de digérer les émotions de votre victoire aux Jeux olympiques ? Beaucoup d’athlètes ont évoqué, même récemment, qu’ils étaient fatigués émotionnellement.

C’est important de souffler un peu parce que la préparation olympique est très intense émotionnellement, physiquement, mentalement. Il faut se remettre de ses émotions et de celles de la compétition en elle-même. Puis il faut reprendre l’entraînement petit à petit, à son rythme. On peut avoir ce sentiment ‘ah c’est dur de revenir s’entraîner’. Il faut aussi retrouver la motivation. C’est quelque chose qui peut être compliqué pour certaines. Je suis revenue à l’entraînement un mois et demi après les JO. Physiquement ça peut être compliqué après une telle pause mais j’ai vite retrouvé la motivation. Assez vite tout a repris un cours normal.

Est-ce une année moins importante, même s’il y a des Mondiaux en fin d’année, car c’est le début d’un nouveau cycle olympique vers Los Angeles ?

On peut qualifier cette saison de moins importante mais il faut garder la barre très haut car c’est une année post-olympique. J’ai le titre olympique, il faut que je continue de performer, que je garde mon statut de numéro 1 et que je ne flanche pas.

Etes-vous encore plus la fille à battre dans votre catégorie ?

Je n’aime pas voir les choses comme ça. Ça fait partie du jeu et c’est pour ça que je suis performante. Je veux gagner ces premières places, gagner ces compétitions dont j’ai toujours rêvé. Maintenant que c’est chose faite il faut que je continue d’avoir cette envie.

Vous avez tout gagné, est-ce que vous vous fixez d’autres grands objectifs ?

C’est un peu comme ça que je pense : battre des records, marquer l’histoire. En août dernier, en devenant la première championne olympique française, on se dit pourquoi pas devenir la première à faire le doublé, pourquoi pas devenir double championne du monde etc. Je crois que ça ne s’arrête jamais et qu’on a toujours envie de plus. Je n’ai pas de chiffre en tête. Mes objectifs augmentent à chaque championnat.

Avez-vous le sentiment d’être devenue la tête de gondole de votre sport en France ?

En devenant championne olympique je suis devenue la tête d’affiche du taekwondo français. J’aime pouvoir populariser mon sport, le faire devenir de plus en plus aimé. Ça me va bien.

Est-ce que vous êtes devenue plus connue ?

C’est vrai qu’on m’arrête dans la rue, à des moments où je ne m’y attends pas forcément. Ça peut être un peu surprenant au début puis on s’y habitue. Ce n’est pas la chose la plus dérangeante. Ce n’est pas négatif. Être reconnue pour son travail c’est une bonne chose. Cette médaille m’a permis d’aller dans beaucoup d’endroits. Oui, elle a changé des choses.

Six mois après les JO, sentez-vous une baisse de popularité. Il y a eu aussi l’affaire de la baisse du budget du ministère des sports.

Etant donné que les JO sont passés, Paris 2024 a perdu en popularité. Ce n’est pas une fatalité. Les JO de Los Angeles arrivent. La baisse des budgets a été pour tous les sportifs je pense, un moment compliqué. On se dit que le sport en France peut apporter de belles choses. Que le sport pouvait être un tremplin pour la société. C’est dur à avaler car c’est quelque chose que l’on portait et qu’on incarnait.

Pour rester au sommet, allez-vous devoir changer votre taekwondo ?

Il faut toujours se renouveler, changer des choses. Il y a énormément de techniques à utiliser. Parfois, certaines sont inventées au cours de l’olympiade. Il faut s’actualiser, pouvoir changer sa manière de faire. J’ai toujours pensé que je pouvais m’améliorer et aujourd’hui c’est encore le cas. On change plein de choses comme la stratégie, la manière de se déplacer.

Morgan Maury