Taekwondo: JO 2024, barbecue coréen et entraînements très longs... le carnet de voyage de Magda Wiet-Hénin en stage en Corée du Sud

Troisième volet de nos carnets de voyage avec les équipes de France qui préparent Paris 2024. Après le judoka Walide Khyar en Ouzbékistan, puis sa coéquipière Shirine Boukli au Japon, direction la Corée du Sud avec la championne du monde de taekwondo, Magda Wiet-Hénin. Dans ce pays, les Bleus n'ont pas de répit avec les entraînements à rallonge des meilleurs spécialistes au monde.
"Pressée d'aller en Corée"
"Chaque fois qu'on va en Corée du Sud en général on est assez pressé d'y aller car on sait que ce sera un moment où l'on va progresser. On peut être aussi un peu stressé car ce sont des entraînements beaucoup plus longs que ce qu'on a l'habitude de faire à l'Insep. Ce sont des entraînements de 2h voire 2h30 alors qu'on fait 1h30 en France. On sait qu'il y aura de la fatigue et beaucoup de combats. Par exemple, aujourd'hui j'ai fait deux combats contre trois d'habitude. Chaque fille que tu affrontes a un bon niveau."
"Réveil à 6h tous les matins"
"Ça dépend si on va dans des universités. La première semaine s'est passée dans une fac. On dormait à l'hôtel et on faisait un entraînement entre Français, de la préparation physique. Retour à midi pour déjeuner avec en général une petite soupe. Le soir c'était combats puis retour à l'hôtel pour les soins et un petit barbecue coréen, un truc assez cool. Cette semaine, on s'entraîne avec l'équipe nationale dans leur centre. C'est une sorte d'Insep, c'est encore plus fait pour la performance. Réveil à 6h tous les matins ici. On commence par un réveil musculaire. C'est un peu plus dur ici."
"Les Coréens savent faire tous les coups de pied"
"Pourquoi c'est le pays du taekwondo? Parce que mes adversaires qui sont dans les universités, on peut comparer ça à un club français, elles ont le niveau pour être en équipe nationale! Garçons ou filles, ils sont hyper techniques, ils savent faire tous les coups de pied! Technique, enchaînements, ils manquent cependant d'agressivité, ce qu'on a en tant que Français. Ils connaissent vraiment bien leur sport. Affronter un Coréen c'est rencontrer quelqu'un qui a les timings, qui met beaucoup de déplacements avec la gestion de distance et qui peut utiliser n'importe quel coup de pied. Ils ne vont pas faire tout le temps la même chose. Ils vont te surprendre, ils sont capables d'aller chercher un coup de pied qui rapporte 5 points (coup de pied retourné à la tête, NDLR). En équipe de France, on fait moins de coups de pied spectaculaires alors que les Coréennes en sont capables. On sait qu'ils peuvent placer pas mal de coups de pied."
"Un stage qui te rapproche de ton coach"
"Les demi-matinées c'est plutôt du repos pour faire souffler le corps et repartir. Le but c'est de profiter d'être ici pour faire le plus d'entraînements possibles. Si on est off un matin on peut aller aux bains coréens. Ce week-end on a pu aller dans le quartier de Hongdae, un quartier plutôt jeune, des boutiques, de la nourriture. Ce n'est pas forcément dans ces stages que l'on soude l'équipe. Tout le monde est très fatigué. On a moins de temps que d'habitude. D'ordinaire, on joue au Uno et d'autres jeux. C'est plutôt un stage qui te rapproche de ton coach. Le coach est hyper important. Le soir on a une séance de combats et le lendemain matin c'est une séance individualisée où le coach corrige tes erreurs de la veille, rajoute certaines choses et à toi ensuite de le reproduire le soir. On fait beaucoup de retours avec l'entraîneur et ça te soude avec lui davantage qu'avec tes coéquipiers."
"J'ai gagné ma chambre individuelle à la courte paille"
"On est habitué à avoir des chambres seules. A l'université on était tous en chambres individuelles. En arrivant au centre national on découvre qu'il y a une chambre individuelle pour trois filles. Aucune des filles n'a voulu lâcher sa place. On a joué à la courte paille et j'ai gagné ma chambre individuelle à ce jeu. C'a créé quelques tensions car les deux poids lourdes se sont retrouvées dans la même chambre. C'est plutôt ambiance de 'guerre' ici. Faut retenir que l'on s'entraîne très bien."