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Thanou exclue des Jeux !

Thanou a été exclu des Jeux de Pékin par le CIO.

Thanou a été exclu des Jeux de Pékin par le CIO. - -

Fait rarissime, le CIO a barré la route à l’athlète grecque, qui faisait pourtant partie de la délégation de son pays, au motif que le comportement passé de la sprinteuse a jeté le discrédit sur le mouvement olympique.

C’en est terminé d’Ekaterina Thanou à Pékin. La commission exécutive du CIO, seul organe habilité à prendre des mesures disciplinaires, s’est prononcée contre la participation de la Grecque aux JO. La spécialiste du 100m, membre de la délégation des 156 sportifs grecs, n’était pas la bienvenue en Asie. Depuis quelques semaines, le CIO n’a jamais caché qu’il se réservait le droit d’examiner sa participation aux Jeux après le scandale de 2004. La veille des Jeux d’Athènes, Thanou et son partenaire d’entrainement Kostas Kenteris, avaient quitté précipitamment le village olympique, alors qu’ils étaient sous le coup d’un contrôle antidopage. Ce manquement au code mondial antidopage, le 3e consécutif pour la Grecque, avait entrainé son retrait des Jeux, ainsi que celui de Kenteris, et une suspension de deux ans (2004-2006).

Qualifiée pour Pékin, après avoir rempli les minimas B olympiques sur 100m, la présence de Thanou avait mis le CIO dans l’embarras. Après plusieurs jours de tergiversation, ce dernier a finalement mis en avant les Règles 23 et 45 de la charte olympique, qui prévoient notamment que « toute inscription est soumise à l’approbation du CIO, qui peut, à sa discrétion, à tout moment refuser une inscription sans indication de motifs. Personne ne peut se prévaloir du droit de participer aux Jeux olympiques (Règle 45.2) ».

Thanou a également payé ses déboires en cours avec la justice pénale de son pays. La sprinteuse est, avec Kenteris et leur ancien entraineur Christos Tzekos, mise en examen par le parquet d’Athènes pour « parjure et entrave à la justice » dans une affaire d’accident de moto simulé, survenu le soir de leur fuite du village olympique en 2004.

Thanou est enfin surveillée de près par le CIO dans le cadre de la réattribution des médailles rendues par Marion Jones, après que l’Américaine ai reconnu s’être dopée avant les Jeux de Sydney (2000). La Grecque, qui devrait récupérer le titre du 100m olympique, est suspectée d’avoir, comme Jones, trempé dans le scandale de dopage du laboratoire Balco (voir à ce sujet l'interview de Victor Conte, l'ex-patron du laboratoire http://www.rmc.fr/edito/sport/57746/les-revelations-de-victor-conte/).

Pour toutes ces raisons, la présence de Thanou à Pékin était devenue indésirable aux yeux de Jacques Rogge et du CIO. La Grecque, qui prévoyait de se poser en Chine le 13 août, n’aura donc jamais connu les plaisirs de fouler le territoire chinois. A 33 ans, la 7e meilleure performeuse européenne de tous les temps (10’’83), a prévenu, lors d’une conférence de presse arrangée à Athènes à la hâte, la semaine dernière, qu’elle irait à Londres, en 2012, quelle que soit la décision la décision du CIO.

D’ici là, il faudra régler l’épineuse question de la médaille d’or du 100m féminin des Jeux de Sydney. Le temps presse pour le CIO qui est confronté au délai de prescription qui s’appliquera aux JO de Sydney à partir du 2 octobre 2008. En effet, à partir de cette date, les Jeux de l’an 2000 tomberont dans le marbre au bénéfice du règlement olympique qui prévoit la prescription pour tout fait survenu au-delà de huit ans.

Selon un représentant du mouvement olympique, « le CIO n’a pas besoin de réunir sa commission exécutive (la prochaine est prévue en décembre) pour prendre une décision disciplinaire. » L’affaire des médailles de Marion Jones devrait donc connaître son épilogue, pour ce qui concerne Thanou, en septembre après les Jeux.

La rédaction - Louis Chenaille