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Tir à la carabine: "Briller dans son pays, c'est encore plus beau", Alexis Raynaud rêve des JO 2024

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Médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Rio puis non qualifié pour Tokyo, Alexis Raynaud compte refaire surface à Paris. Spécialiste du tir à la carabine à 50m sur 3 positions, l’Antibois espère également obtenir sa qualification sur le 10m.

La routine est rodée, la concentration optimale et la cible se noircie davantage après chaque bruit sourd. Seul dans les installations du Tir Sportif d’Antibes, Alexis Raynaud répète encore et encore ses gammes pour que les plombs ne changent pas de direction.

Après avoir ramené le bronze de Rio, il a loupé la qualification pour Tokyo et veut reprendre son rêve olympique à Paris… Ou plutôt à Châteauroux où se tiendront les épreuves de tir. La course à la qualification bat son plein, son ranking favorable lui permet déjà de se projeter avec ambition sur les prochaines olympiades.

"Rio? Le plus beau souvenir de ma carrière!"

À 21 ans, le 14 août 2016, Alexis Raynaud ressort tout bronzé de la finale de l'épreuve de tir à la carabine à 50 mètres sur 3 positions. "Ça reste le plus beau souvenir de ma carrière à l'heure actuelle", admet le gendarme.

Pas de quoi le faire changer de personnalité pour autant : "Je sors avec mes amis, aucun d’eux ne fait de tir. Je suis bon vivant comme les autres. Je ne me regarde pas dans une glace en me disant que je suis un champion. J'ai deux bras, deux jambes… Je suis un humain comme les autres !" Après l’éclosion en 2016, la confirmation en 2017 avec un globe de cristal. Des victoires qu’Alexis aura du mal à digérer.

Après les succès, les doutes

Issu d’une famille de chasseur, l’ascension s’est faite rapidement pour l’azuréen. "C'est arrivé très vite pour moi. Sur une période assez courte, j’ai gagné beaucoup de choses. Derrière, on l'encaisse chacun à sa manière. Moi une fois que j’avais gagné tout ça, je me suis demandé si j'avais un autre objectif à atteindre. Pendant un moment, je me suis mis dans le doute."

Une prise de recul, des questionnements et puis l’objectif olympique refait surface. La pandémie du Covid 19 aussi et freine le natif de Grasse dans son retour en forme. Il manque de peu la qualification pour le pays du soleil levant : "Ne pas être allé à Tokyo ça fait râler, donc on a remis les compteurs à zéro et on est reparti depuis quatre ans pour Paris."

"Briller dans son pays, c'est encore plus beau"

La motivation est venue plus naturellement cette fois-ci : "Briller dans son pays, c'est encore plus beau. Le soutien est plus important. Il y a la famille, les amis, la compagne... L'histoire, si on l'écrit, est encore plus belle." Alexis Raynaud est par ailleurs conscient que la médiatisation de son sport connait un pic tous les quatre ans.

"Les Jeux olympiques, c’est le seul endroit où on peut voir des sports méconnus briller. Je me suis dit que je dois y arriver pour montrer que je fais une discipline un peu hors du commun, mais il faut que je la montre parce qu’elle est belle." Une fenêtre de tir qu’il ne devra donc pas louper, huit ans après sa médaille de bronze : "J'ai envie d'aller chercher mieux, plus haut ou même déjà ça j'en serai ravi."

Jean Quiquampoix, son frère d’armes

Leurs photos, trophées à la main, s’affichent un peu partout sur les murs du Tir Sportif d’Antibes. Voilà une quinzaine d’année que les deux amis se retrouve à quasiment toutes les compétitions : "On se tire vers le haut avec Jean. Pendant des années c’était marrant parce que dès qu'il faisait une médaille, j’en faisais une et inversement. On aimait se charrier là-dessus et ça continu. On se voit régulièrement, on essaie de se booster. On vient se voir sur les matchs si on a le temps."

Après l’argent à Rio au pistolet vitesse à 25 mètres, Jean Quiquampoix a confirmé avec un sacre à Tokyo. "J’étais content pour lui, c’est mon collègue. Sur le coup ça fait un peu mal de pas y être allé mais ça redéclenche une gnac que j’avais un peu perdu." Maintenant qu’elle est de retour, Alexis Raynaud peut viser, comme son ami, l’or olympique.

Maxime Tilliette