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Tony Estanguet : "Mettre les Jeux Paralympiques au même niveau que les JO"

Le patron de Paris 2024, Tony Estanguet, présent à Pékin pour les Jeux Paralympiques d’hiver, s’est projeté sur les dispositifs et les enjeux des prochains Jeux d’été, qui auront lieu en France.

Quand vous venez sur les Jeux Paralympiques de Pékin, c’est avec votre casquette d’ancien athlète ou celle de patron de Paris 2024 ?

Les deux mon capitaine ! Entre deux passages, je vais voir le vice-président du comité international paralympique (IPC), la présidente de la commission des athlètes de l’IPC, je vais aussi voir le président de l’IPC. Je suis ici évidemment avec ma casquette Paris 2024 car c’est une formidable opportunité pour nous, et la dernière de pouvoir profiter de la présence de tous ceux qui viendront participer à nos Jeux, tisser une relation de confiance avec eux être à l’écoute de leurs commentaires, comprendre leurs attentes et voir comment on va travailler avec eux. Tous disent: ‘on va bientôt passer par Paris', trouver les lieux de préparations’, donc leur attention sera tournée vers Paris dès la fin de ces Jeux. Même si ma passion du sport fait que je garde un peu ma casquette d’athlète. 

Quels retours avez-vous lors des échanges que vous pouvez avoir ?

On sent beaucoup d’enthousiasme des pays qui se projettent déjà vers Paris 2024. Ce qu’ils ont compris, perçus, entendus et sentis de notre ambition autour des Jeux Paralympiques 2024 leur plait. Et les gens se projettent, ont hâte! Ça nous motive, on a envie de les accueillir, d’être au niveau de leurs attentes. J’ai l’impression que les indicateurs sont plutôt au vert, il y a une relation de confiance… Depuis le début, on a fixé la barre très haut en terme d’ambitions avec ce logo commun, avec cette équipe de France commune. Il y a vraiment l’objectif de mettre les Jeux Paralympiques au même niveau que les JO. Avec un traitement vraiment sur mesure. Il y a encore un besoin d’éducation et de pédagogie autour des sports paralympiques, des besoins de valorisation et de communication autour de cet évènement. Mais il y a de la place pour organiser des JP incroyables qui, je pense vont laisser un héritage car beaucoup vont être surpris par la qualité des athlètes et des émotions transmises.

Vous êtes-vous inspirés de Londres 2012, qui a été un déclic pour le sport paralympique ?

Oui, ça a été un peu le coup d’envoi d’une nouvelle étape pour les Jeux Paralympiques. On a rencontré des médias là-bas pour comprendre comment certains d’entre eux ont su créer une envie de Jeux Paralympiques. On a besoin de ça en France et ça va arriver très vite, c’est dans deux ans, pour que les Français connaissent mieux les sports et athlètes paralympiques, qu’ils aient envie de les supporter. Et qu’ils aient envie de les voir gagner en 2024. On a une jeune équipe de France avec beaucoup de potentiel, il y a vraiment la place pour qu’elle cartonne mais ça ne se fera pas de manière automatique. Il faut que tout le monde fasse en sorte que ces athlètes soient mieux connus du grand public.

Et comment faire en sorte que l’attention sur le sport paralympique ne soit pas juste un ‘one-shot’ ?

L’un des enjeux est autour de l’héritage et de la capacité à mobiliser un écosystème autour de Paris 2024, pour que cet écosystème puisse continuer ensuite à développer toutes les actions mises en place. On travaille beaucoup dans les écoles pour mieux valoriser la place du handicap et l’accès au sport. Aujourd’hui, le mouvement sportif est en première ligne. On a aussi créé un fond de dotation pour accompagner les structures sportives pour le développement du handisport. Tout dépend de nous. Il n’y aura rien d’automatique. Ce sera à chacun de nous de contribuer à l’héritage de ces Jeux.

Valentin Jamin