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Une médaille d'argent sur fond de polémiques

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Les nageurs bleus ont exprimé leur mécontentement à l’issue de la finale perdue du relais 4x100 m nage libre. Ces derniers reprochent au staff tricolore d’avoir modifié leur ordre de passage.

Au départ, ce n’était qu’une vague supposition. Une petite rumeur a priori en mesure d’être désenflé. Mais au fil des minutes, des heures, c’est tout le contraire qui s’est produit. Les quatre nageurs français du relais 4x100 m nage libre n’ont pas apprécié l’ordre dans lequel s’est déroulé la course. Si la médaille d’argent est au bout pourtant, cette réaction d’humeur, motivée par la perte de l’or à quelques centièmes, fait désordre.

Incontestablement. Amaury Leveaux, premier nageur à s’être élancé lundi, décoche d’entrée. « Sur l'ordre des relayeurs (pour la course), la Fédération nous a un peu baisés la gueule. Alain (Bernard) et Fred (Bousquet) devaient partir dans un autre sens. Ce n'est pas grave, on a fait avec ».

Alain Bernard, dernier relayeur, n’a pas apprécié aussi le changement de programme. « On en reparlera », a précisé ce dernier, encore marqué par la déception, frustré de ne pas avoir su résister au retour de l’Américain Jason Lezak en fin d'épreuve. En finale, l'ordre des relayeurs a été le suivant : Amaury Leveaux, Fabien Gilot, Frédérick Bousquet et Alain Bernard.

« Pas déshonorants d’être vice-champions olympiques »

Alors, dans cette histoire, qui est responsable ? « Je ne sais pas. J'ai un responsable du relais (Marc Begotti, ndlr), il faut que je voie avec lui. Ce n'est pas moi qui ai pris la décision », a tenté d’expliquer le directeur technique national Claude Fauquet. « Il est toujours de facile de refaire les courses après coup. Avec 8 centièmes de mieux, on n'aurait plus jamais rediscuté de l'ordre », a-t-il souligné. Une position partagée par Denis Auguin, l'entraîneur d'Alain Bernard.

« Jusqu'aux 380 mètres, c'était la meilleure composition qui soit. En septembre, si on avait dit aux gars qu'ils allaient nager en 3’08, ils auraient tous rigolé. On a comblé notre retard sur les Etats-Unis. Ce n'est pas déshonorant d'être vice-champions olympiques », a conclu ce dernier.

La déception est là, partout, dans toutes les couches du groupe France. Et forcément si les critiques des athlètes font siffler les oreilles de leur encadrement, la réciproque marche aussi dans l’autre sens. « C'est douloureux. Alors qu'on est vice-champion olympique, on n'est pas content. Cela montre à quel point on est exigeant avec ce sport. On a perdu cette course mais ce sont d'abord les Américains qui l'ont gagnée », a déclaré Fauquet en conférence de presse.

Bernard dans le viseur

« Quand on prend le dernier relais avec 7/10 d'avance et que l'on est le meilleur nageur du monde, on ne peut pas imaginer qu'on va perdre », a poursuivi le DTN. Selon lui, ce dernier a « fait une petite erreur en se collant à la ligne et Lezak a profité de cette vague incroyable. La perte de son record du monde sur le premier relais ne l'a pas touché. Il croyait qu'il avait gagné quand il a touché. Il ne s'était pas rendu compte que l'autre avait profité de la vague et avait touché d'abord ».

Frustré, touché dans son orgueil, Bernard a vu également vu son record du 100 m nage libre battu par Eamon Sullivan (46’’24) lors du relais australien. Le nageur français disputera mardi les séries du 100 m nage libre dont la finale est programmée jeudi. « On l'a recadré pour que dès les séries, il se reconstruise pour la finale du 100 m libre », a indiqué Fauquet affirmant au passage que le sprinteur « avait le regard de quelqu'un qui était tourné vers l'avant ».

Belle politique. Charge désormais à tout ce joli petit monde de retrouver rapidement une cohésion d’ensemble pour ne pas passer à côté d’autres rendez-vous. Pavés d’or qui sait…

La rédaction - Alix Dulac