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Vancouver met le paquet

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Pour ses troisièmes Jeux olympiques, ses deuxièmes d'hiver après Calgary en 1988, le Canada a fait tourner la planche à billets pour montrer au monde que le pays à la feuille d'érable est autre chose qu'une terre de bucherons et de grizzlis.

Ma cabane au Canada est blottie au fond des bois, il y a des écureuils sur le seuil. Ha Line Renaud ! Malheureusement, cette image champêtre colle toujours au Canada. Quand on organise le plus grand événement sportif de la planète (avec la Coupe du monde), on veut montrer à la face du monde qu'on est davantage qu'un peuple de la forêt. Les Jeux à taille humaine comme Barcelone ou Sydney, très réussis qui plus est, ne sont plus forcément la norme après Pékin 2008, qui a fait évoluer les standards, vers du clinquant et donc du très cher. 

Les J.O. doivent changer l'image du Canada: « Les Jeux d'hiver de 2010 élèveront Vancouver parmi les grandes villes du monde » a prophétisé le premier ministre Stephen Harper. Pour l'instant, Vancouver n'est qu'une importante métropole canadienne et la ville la plus agréable au monde selon The Economist. La facture de ces 21e Jeux olympiques d'hiver a d'ailleurs été revue à la hausse. Des 1,6 millions de dollars canadiens initiaux ont devrait être plus proche des 2,5 millions de dollars canadiens (1,7 milliards d'euros). 

Pour l'occasion la fameuse autoroute sea to sky qui sillonne de Vancouver aux montagnes de Whistler a été rénovée. On a voulu faire de Vancouver 2010, les Jeux les plus verts de l'histoire. Bus à l'hydrogène par exemple, trois fois plus chers qu'un bus hybride et les habitants s'inquiètent déjà de la facture de ces Jeux qui vont plomber leurs impôts pour plusieurs années. Pour faire bon genre, on a envoyé les SDF mendier ailleurs. On a sorti 6000 policiers et autant de militaires, pour créer une espèce de paradis sécuritaire totalement artificiel. Vancouver s'est acheté une image au contraire d'une conscience. Au niveau sportif également, le Canada ne veut plus être un parmi les autres. Pour conquérir les sommets du classement des médailles, le ministère des sports a mis en place le système OTP (own the podium). Coût : 100 millions de dollars canadiens (69 millions d'euros). 

Le fil rouge et le point d'orgue de cette quinzaine olympique sera bien sur le tournoi de hockey. Emmenée par Sid « The kid » Crosby, l'équipe canadienne portera beaucoup d'espoirs sur ses épaules rembourrées. Mais en face, il y a l'une des équipes russes les plus fortes de l'histoire pour un affrontement qui sentira bon la guerre froide. Les hockeyeurs canadiens n'ont que l'or à ramener. L'échec ou la réussite de ces Jeux, sur tous les plans, est au bout de leurs crosses.

La rédaction