Vincent Jay : « Marie-Laure m’a mis les larmes aux yeux…»

Le biathlète français a vécu une journée inoubliable. - -
Quels sont vos sentiments après avoir décroché le bronze, votre deuxième médaille lors de ces Jeux de Vancouver ?
Je suis encore bien content. Mon ski n’a pas été super et j’étais très fatigué. J’ai été très sollicité cette semaine. J’ai eu mal aux jambes dès le début. Mais je me suis accroché sur les deux premiers tirs. J’ai eu notamment un très beau premier temps de tir. J’ai eu la chance que les leaders aient couru après la médaille tout le long. Ils sont passés à côté de leur tir. J’en ai profité pour grappiller des places. Après dans le dernier tour, je ressors avec le Suédois, mais je n’en pouvais plus. Je me suis vraiment donné. Je prends le bronze et je suis très satisfait. Je ne peux avoir de regret avec une médaille de bronze ou d’argent.
Qu’est-ce qui se passe dans votre tête lorsque vous voyez revenir vos concurrents ?
Ça faisant un moment que je perdais pied. C’était dur et pas dur à la fois. On m’annonce avec 37 secondes sur la quatrième place. Je me suis raccroché à ça. J’avais fait une croix sur Sumann et sur Bjorn Ferry qui est l’un des meilleurs finisseurs du circuit. Simon Eder revenait très fort. Mais c’est la médaille qui compte ! A 1 seconde ou 30 secondes, c’est pareil. C’est moi qui ai le bronze…
Vous auriez cru décrocher deux médailles sur ces jeux ?
Deux, non ! Une, je l’espérais mais je pensais l’obtenir sur le 20 kilomètres qui est davantage ma spécialité car je suis plutôt bon tireur. C’est incroyable ! Je suis sur mon petit nuage.
Le site de Whistler paraît en tout cas vous convenir...
C’est un site qui me convient en effet. Ainsi qu’à toute l’équipe de France. Ça présage de bonnes choses pour les autres. Il y a notamment Simon Fourcade qui sera là lors du Mass Start, aux 20 kilomètres. Il ne faut surtout pas l’enterrer.
Marie-Laure Brunet, votre petite amie, décroche elle-aussi le bronze un peu plus tôt dans la journée. Que d’émotion !
C’est grandiose ! En plus elles sont de la même couleur, il n’y aura pas de jaloux ce soir. Elle m’a mis les larmes aux yeux avant ma course. Je suis vraiment content pour elle. C’était sa course. Je le lui avais dit la veille. Elle en avait conscience. Et puis elle a fait 20 sur 20 au tir. C’est une grande biathlète. Elle n’a que 21 ans et elle a encore de belles choses à réaliser.
Vous n’étiez pas attendu sur ces Jeux. Avez-vous l’impression de voler ?
Je ne sais pas si je vole voler, mais je suis sur un nuage. Aujourd’hui même si je n’avais pas lâché mes balles dans la cible, elles y seraient allées quand même. J’ai ressenti des sensations hors-normes.