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Vinokourov, la retraite en or

Alexandre Vinokourov

Alexandre Vinokourov - -

A 38 ans, Alexandre Vinokourov a remporté le titre olympique ce samedi à Londres. Une fin de carrière en apothéose pour le Kazakh, qui a déjoué les pronostics qui faisaient de Mark Cavendish le grand favori.

Au revoir, « Vino ». Bravo, « Vino ». La suite, merci « Vino », ne fait pas vraiment l’unanimité. Tout au bout d’une carrière controversée, marquée par une suspension de deux ans pour dopage (2007-2009), des accusations de corruption après sa victoire sur Liège-Bastogne-Liège en 2010 ou encore des relations conflictuelles avec certains dans le peloton, Alexandre Vinokourov est devenu champion olympique ce samedi à quelques centaines de mètres de Buckingham Palace. A 38 ans, le Kazakh a devancé le Colombien Rigoberto Uran et le Norvégien Alexander Kristoff. Pour la dernière course de sa carrière, et cette fois-ci c’est vrai, il ne pouvait rêver meilleure sortie.

Mais plus que le déroulé d’une course mal gérée par les Britanniques, qui voulaient faire gagner à tout prix Mark Cavendish sur le Mall, c’est le profil de « Vino » qui anime déjà les débats. « A partir du moment où il a payé, il revient, estime pour sa part Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Ça reste quand même l’un des grands coureurs de sa génération. Pour sa dernière course, en gagnant le titre olympique, il a fait la totale. Il va quitter le peloton et devenir manager. Il clôture une très belle carrière même si à certains moments, elle a été entachée. »

« C’était la course parfaite »

Un an après son faux départ à la retraite, un Tour de France 2011 qu’une fracture du fémur avait écourté, Alexandre Vinokourov préfère retenir qu’il a réussi ses adieux. « C’est une grande récompense pour tout ce que j’ai fait dans le cyclisme, explique le médaillé d’or. Champion olympique, c’est un rêve qui vient de se réaliser. C’est magnifique. Je suis très, très content. Je remercie ma famille, mes enfants, qui devaient être comme des fous devant la télé. C’était la course parfaite. » Une journée négociée à l’avant, pendant que Bradley Wiggins et les autres « British » tentaient de gérer l’avance du groupe d’échappés.

Et une journée finalement conclue avec malice, dans son duel avec Rigoberto Uran. « Un titre de champion olympique, c’est pas mal, non, pour arrêter une carrière ? Tous les grands, Virenque, Jalabert, ils se sont arrêtés sur une grande victoire, compare Alexandre Vinokourov. Ça prouve que je ne suis pas revenu pour rien après les chutes. » Et que malgré toutes les critiques, il était encore capable d’un ultime exploit. « Bravo à lui, c’est un grand champion, assure le jeune Français Arnaud Démare (20 ans), 29e à Londres. Son expérience et sa maitrise de la course lui ont permis de conclure sa carrière de façon magnifique. » Avec l’or autour du cou. 

LP avec CC