Vonn, quelle descente !

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Star annoncée de Vancouver, Lindsey Vonn a parfaitement lancé mercredi sa marche triomphale. Reine incontestée de la vitesse depuis deux ans, l’Américaine a ajouté l’or olympique qui manquait à son interminable palmarès. Double tenante du gros globe de cristal, championne du monde de la descente et du super-G l’an passée à Val d’Isère, l’ex-mademoiselle Kildow n’avait encore jamais fait retentir l’hymne américain aux JO.
Car les récompenses olympiques se sont fait attendre. Sixième de la descente de Salt Lake City en 2002, à 17 ans, elle a dû attendre plus longtemps que prévu pour concrétiser ses rêves d’Olympe. Il y a quatre ans, elle avait quitté Turin sans médaille et la hanche en vrac. Des malheurs gommés d’une trace de skis sur la « Franz » de Whistler.
Blessée au tibia début février lors d’un entraînement en Autriche -un coup de bluff pour certains-, la skieuse du Colorado a relégué la concurrence à plus d’une demi-seconde. Sur une piste qu’elle n’avait pas hésité à critiquer, avec sa franchise habituelle, elle a serré les dents et fait parler sa science de la glisse pour devancer sa compatriote Julian Mancuso (+0’’56) et l’Autrichienne Elisabeth Goergl (1’’46).
Les projecteurs n’ont donc fini de se braquer sur la blonde carnassière, qui détient le record de victoires américaines sur le Cirque Blanc (31). Celle que les médias américains ont vendu comme la « Phelps au féminin », version alpine, va désormais tenter d’étendre son règne olympique au-delà de la descente. Pour cela, elle devrait éviter de sabrer le champagne pour fêter sa première victoire. L’activité lui avait en effet valu une grosse entaille au pouce après son doublé de Val d’Isère, l’obligeant à renoncer au slalom. Le spectre de la blessure n’est jamais très loin de Lindsey Vonn.
Une particularité qu’elle partage avec l’infortunée Anja Paerson. Bien partie pour s’inviter dans la course aux médailles, la Suédoise a mal négocié le dernier saut et subi une terrible chute juste avant l’arrivée, qui pourrait hypothéquer la suite de la compétition. Le rayon chutes a été complété par Marion Rolland, tombée quelques secondes après sa sortie du portillon de départ. Le symbole d’une équipe de France fébrile, dont la meilleure représentante, Marie Marchand-Arvier, a pris la septième place. Mais à des années lumières de l’astre Vonn.