Welcome to Disneyland

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Depuis le temps qu’elle attendait ça… Après cinq tentatives infructueuses (1968, 1972, 1976, 1980 et 1988), Whistler est enfin en mesure d’accueillir les Jeux Olympiques. Avec la victoire de Vancouver, cette station de la Colombie Britannique a mis ces échecs de côté et se félicite aujourd’hui d’accueillir le monde. Anciennement baptisée Alta Lake, en référence à une ancienne croyance locale qui voulait que les personnes du coin aient entendu les marmottes siffler (Whistler signifie siffler en anglais), cette petite ville de 10 000 habitants hors saison va devenir pendant deux semaines le centre de toutes les attentions.
Du côté de l’office du tourisme, on s’attend à accueillir près de 50 000 visiteurs par jour. Pas de quoi effrayer la ville qui constate cette affluence le week-end de Noël. Sur une année, ce sont ainsi près de 2 millions de personnes qui débarquent, essentiellement du Canada, des Etats-Unis, du Royaume Uni, de l’Allemagne et d’Australie. Du coup, et compte tenu des infrastructures déjà sur le site, la station n’a pas eu droit à son sérieux coup de lifting. Juste quelques retouches. Et la route construite entre Vancouver et Whistler et appelée City to Sky (de la ville au ciel) n’est venue que renforcée sa position dans la région.
« Ici, c’est un peu les Etats-Unis »
Mais ce qui étonne le visiteur, c’est surtout ce côté sophistiqué. « On est bien loin des stations québécoises. Ici, c’est un peu les Etats-Unis », note ainsi en observateur avisé Daniel Jr Coup Fabiano, un policier présent sur les lieux pour l’occasion. Hôtels surdimensionnés, marques de luxe, grosses voitures… Les signes ne trompent pas. « Plus que l’argent qu’on peut tirer de ces Jeux Olympiques, le plus grand bénéfice serait la reconnaissance du public », explique pourtant Casey Vanden Heuvel, directeur de la communication de la ville.
Difficile à réaliser alors que Whistler ferme peu à peu ses portes ne laissant entrer dans la station que les personnes munies d’une accréditation ou les détenteurs de billets. Certains observateurs redoutent également une visibilité difficile pour les chanceux munis de places. Et le constat est encore plus étonnant la nuit. Les guirlandes dans les arbres s’illuminent, le blanc de la neige a fait place au rouge vif des néons des bars et restaurants et les enceintes crachent de la musique. Il ne faudrait pas que ces Jeux débutent sur une fausse note.