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Yohann Diniz a abandonné !

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Le Français Yohann Diniz, souffrant d'une contracture à l'ischio-jambier gauche, a abandonné lors du 50 km marche des Jeux Olympiques de Pékin.

Grosse déception pour l’athlétisme français ! Yohann Diniz, l’une de ses meilleures chances de médailles, a abandonné lors de l’épreuve olympique du 50 km marche. C’est finalement l’italien Alex Schwazer (3h37’09) qui s’est imposé, suivi de l'Australien Jared Tallent et du Russe Denis Nizhegorodov.

Décroché d’une trentaine de secondes, Yohann Diniz a été obligé de faire deux pauses à quelques minutes d'intervalle, autour du 30e km, pour se désaltérer et tendre la jambe.

Distancé de 2 min 35 sec par les leaders, le vice-champion du monde 2007 français s'est arrêté au 33e km, au pied du stade olympique, et a définitivement quitté la course en enjambant une des barrières délimitant la boucle de 2 km.

Quelques instants plus tard, Yohann Diniz est revenu sur cet abandon : « Mal au ventre dès le 10ème kilomètre, ensuite un coup de chaud, ensuite mal à l’ischio… Plein d’évènements qui ont fait que je dépérissais physiquement, mentalement. Je m’arrêtais, j’essayais de repartir et puis à un moment ça n’allait plus, donc voilà, terminé. Il y avait plus fort aujourd’hui, pourtant j’étais vraiment prêt. Physiquement, jusqu’au 25, 27ème kilomètre ça va bien. Je décide de ne pas partir avec eux parce que ça va super vite et moi je ne pense que je peux aller plus vite que ça. Enorme déception parce que j’étais prêt, aussi prêt voire plus prêt qu’il y a deux ans ou que l’année dernière, et puis pas capable de répondre, et puis il y a plus fort. Mais ce n’est pas pour ça que j’ai abandonné, c’est parce que j’ai mal et physiquement je ne suis plus capable ».

Pour son entraîneur Denis Langlois, « Il avait recollé un petit peu, ça temporisait de temps en temps. Mais là ça creusait, ça creusait, et quand on arrive à plus de la mi-course et que ça continue à creuser, on se demande si on va être capable de reboucher le trou. Surtout que Yohann partait pour vouloir être champion olympique, donc il faut être dans la bagarre pour être champion olympique. Yohann est un bagarreur, là il n’y était pas. C’était une bagarre à distance et ça a été difficile pour Yohann de la gérer ». Il a également évoqué toutes les attentes qui pesaient sur le marcheur français : « Il avait une grosse pression ces derniers jours. Une petite douleur à l’ischio s’est réveillée, qui a beaucoup occupé son esprit. Il fait une course idéale mais ce qui se passe c’est que devant les gars font un rythme de fou et il était sage que Yohann ne suive pas le rythme. La configuration de la course, c’est une course d’attente, il faut être très concentré, très patient, et je pense qu’il était peut-être un petit peu atteint émotionnellement. Ca peut passer, et dans 5 bornes c’était joué, c’était reparti, mais là ça a plutôt été difficile, il a eu beaucoup de mal à gérer ».

Malgré la déception, Yohann Diniz ne se laisse pas abattre et pense déjà à rebondir : « Aujourd’hui, j’ai eu un jour sans, ça tombe le jour des Jeux… Que dire ? Je ne peux rien me reprocher au niveau de ma préparation, j’ai bossé, j’étais prêt. Est-ce que j’étais prêt une semaine trop tôt ? On verra, on va tirer les enseignements. Maintenant il faut rebondir parce que je n’ai pas fait tout ça pour rien, il faudra que je me repose et repartir le plus vite possible pour être performant l’année prochaine. Ce n’est pas fini, je ne suis pas terminé, je pense que je suis encore capable d’aller devant. Il faut que j’encaisse ça, ça va me faire du bien, ça va me permettre de rebondir, de reconstruire des bases, puis il faut y retourner de toute façon. C’est dans l’échec qu’on construit les victoires ! »

La rédaction