Agbégnénou en bronze au Masters de Budapest: "Je suis à 80% de mes possibilités"

Clarisse Agbegnenou médaillée de bronze à Budapest, 5 août 2023 - AFP
Clarisse Agbégnénou, quel est le sentiment après cette médaille de bronze? Vous battez une Japonaise avant de vous incliner face à une seconde...
Je suis très contente car ce n’est pas facile. C’est seulement ma troisième compétition depuis mon retour de grossesse. A chaque fois, ce sont des compétitions très dures face à des filles au top niveau. Je suis contente d’en arriver là, de faire le podium. Je sors d’un gros bloc de travail. C’était le moment de le faire. J’y ai laissé des plumes. Ce n’était pas le moment de se reposer à cause de ce Masters. La pause c’est maintenant. Je vais la prendre car je suis très fatiguée. Je repars l’esprit serein. Il y a encore des choses à travailler et heureusement. Il faut que je reprenne de la force, de l’endurance, de l’endurance de force. Je dois trouver d’autres moyens technico-tactiques. Ca revient. Je me sentais plus en forme qu’aux Mondiaux. Lors des championnats du monde j’ai pris des précautions car je n’avais pas tous mes moyens. Ça remonte. Je suis à 80% de mes possibilités.
Que s’est-il passé contre Takaichi en demi-finale après 9 minutes de combat?
On se connait depuis très longtemps. On a fait 10 combats ensemble avant celui-ci. A chaque fois c’est un jeu d’échecs. Elle a pris l’ascendant cette fois-ci mais elle ne l’aura pas très longtemps. J’ai pu faire des techniques qui l’ont perturbée. J’ai laissé des plumes en sortant d’immobilisation après 6 minutes. A moi de travailler physiquement pour tenir. Mais aussi travailler pour faire tomber plus rapidement. J’ai mal géré les pénalités. Je n’avais pas trop le choix d’attaquer. La prochaine fois, je démarrerai plus rapidement pour que les pénalités tombent contre elle. Elle allait bien chercher ma manche en premier. A la fin du match, quand j’étais bien fatiguée, elle a vu qu’en montant la main ça me mettait mal. C’était un bon choix tactique de sa part. Ça me permet de progresser.
Il était important de venir ici pour affronter ces filles?
Si je n’avais pas eu besoin de points, j’aurais peut-être mis ce tournoi de côté. C’était important de le faire pour aller chercher certaines filles. J’ai pris deux Japonaises, c’est pas mal. Je pense que Les championnats d’Europe seront très importants pour affronter des Européennes. Pour l’instant la Kosovarde plane (Laura Fazliu, vainqueur du Masters ndlr) mais elle ne perd rien pour attendre.
Vous dites que vous êtes meilleure qu’aux championnats du monde: dans quels domaines?
Sur les débuts de combat j’étais tout de suite dedans, immédiatement agressive alors qu’aux Mondiaux j’étais tâtonnante. Là je me sentais mieux physiquement donc plus confiante. J’ai aussi fait des choix tactiques… Gagner c’est gagner. Je suis allé chercher de la tactique pour m’économiser aussi car la journée est longue. Il faut que j’ajoute un peu de vivacité et de force. Ça commence à s’imbriquer. On apprend comme ça.
C’est le genre de résultat qui peut vous piquer?
Je disais aux filles "malgré ma victoire aux Mondiaux ce n’est pas une finalité". Je sais que je vais encore plus être attendue au tournant. J’aime ces moments-là. J’aime quand on me titille, qu’il faut aller chercher plus haut et plus loin.