Allô maman dojo

Anne-Sophie Mondière - -
« On ne sait pas si on sera forte mais au moins, on aura bien rigolé. » Anne-Sophie Mondière (32 ans), Lucie Décosse (30 ans) et Frédérique Jossinet (35 ans), membres éminentes du « clan des anciennes » de l'équipe de France, se sont répété ce leitmotiv tout au long de leur longue préparation (2 mois) qui mené les Bleues vers Paris. Mais dans cette phrase, Anne-Sophie Mondière, quintuple championne d'Europe, a oublié de dire qu'elle en a sévèrement bavé. Juste avant d'arrêter le judo après les JO de 2008 pour devenir maman, elle se trouvait « fainéante » et avait une « mauvaise estime d'elle-même ». Maintenant, elle parle de courage, de plaisir.
Sans cette pause de 18 mois, elle l'avoue, elle aurait tout rangé au placard, sans avoir touché de médaille olympique. La reprise, mi-2010, a été très compliquée avec ce corps qui vous joue des tours, qui ne bouge plus comme avant. Et ce mental de championne que vous pensez volatilisé. « J'avais peur d'être nulle en reprenant, avoue-t-elle. Je ne savais pas du tout ce que ça allait donner. » Troisième du tournoi de Tokyo et surtout deuxième des championnats d'Europe en avril, pas mal pour un retour.
Le gâteau sous la cerise…
Plus petite et moins lourde que ses adversaires, Mondière n'a pas changé de recette pour cette deuxième vie. Elle doit être la guêpe qui tourbillonne et vient vous piquer. Mais pour cela, il lui fallait une condition physique impeccable. C'est le chantier qui a été le plus dur à réaliser en raison d'un genou récalcitrant. Ses journées à rallonge, à s'étirer entre l'entraînement et le petit Robinson, engendrent une grande fatigue. Aujourd’hui, Bercy est face à elle, Londres en point de mire comme dernier défi. « Le POPB, je vais essayer d'y mettre beaucoup de plaisir, confie-t-il. Après, on verra s'il y a une médaille».
La Française a une jolie carte à jouer ce samedi en plus de 78 kilos. Le lendemain, elle sera un pilier de l'équipe de France féminine lors de la compétition par équipes. « Quoi qu'il se passe, je n'aurais pas repris pour rien. Maintenant, il faut mettre le gâteau sous la cerise », conclut-elle dans un sourire. Un gros gâteau. Parce que même s'il n'a qu'un an et demi, Robinson est déjà un grand gourmand.